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La CGT a décrété au plan national une rentrée « dynamique » dont on a vu les effets à propos de Renault. Celle du Poitou-Charentes n’est pas en reste et « n’a pas attendu le mot d’ordre » pour redoubler d’initiative au retour des vacances.

« On dira évidemment que nous faisons de l’agitation, du verbalisme et que nous roulons pour le PC dans la perspective des législatives et des régionales », commentait hier le secrétaire général de l’UD de Charente-Maritime, lors d’une conférence de presse du comité régional. « En réalité, nous nous appuyons sur des faits hélas bien réels et nous attendons des réponses aussi concrètes que les questions que nous posons... ».

Exemple : pas de stand Peugeot à la dernière foire de La Rochelle, « parce que les vendeurs avaient honte d’annoncer six mois d’attente pour les livraisons. Or, à trois cents mètres de là, l’usine Peugeot supprime 560 emplois, dont 434 licenciements secs. Pourquoi ? ». C’est le genre de question que la CGT a l’intention de poser fermement à Mme Cresson, samedi prochain lors de l’inauguration de la foire de Châtellerault, sans parler du problème Renault.

Elle appelle ce jour-là à un rassemblement départemental auquel se joindront une délégation de Peugeot La Rochelle et des militants de Renault Billancourt.

Dans la Vienne, souligne la CGT, de nombreuses entreprises sont concernées par le problème de l’industrie automobile : les Fonderies du Poitou, Marchal, Jaeger, AEF, les sous-traitants, etc...

Pour la CGT du Poitou-Charentes, en effet, « il n’est plus possible de supporter la formidable accélération des licenciements : 550 entreprises de la région en ont demandé entre le 1^er juillet et le 20 août. Dans les Deux-Sèvres, la moyenne mensuelle des licenciements est passée de 220 en 1984 à 320 en juillet 1985 ».

Au niveau des responsabilités le syndicat dénonce « l’axe gouvernement-Conseil régional » ou plus nommément « l’axe Cresson-Monory-Crépeau qui fonctionne à bloc pour les seuls intérêts capitalistes ». En rappelant que selon les chiffres publiés par l’INSEE, « cela s’inscrit dans un programme de suppression de 11.600 emplois industriels dans la région de 1983 à 1989 ».

La CGT constate que les grandes entreprises régionales « trinquent » les unes après les autres, mais aussi « qu’il y a fumisterie à parler de la ressource constituée par les PME : la plupart sont liées à des groupes, directement ou par la sous-traitance et sont laminées elles aussi par l’absence de politique industrielle ».

La CGT se demande par exemple ce qu’il restera de Parthenay après « la suppression de la ligne SNCF avec Poitiers, la liquidation de la briqueterie Ayrault, le dépôt de bilan de La Chaînette, les difficultés à la SOVAM et la disparition de quelques PME de l’agro-alimentaire... ».

Voie sans issue

Pour la CGT, la « casse » industrielle est en cohérence avec le budget d’austérité, se traduisant par exemple par une rentrée scolaire « qui laisse 2.200 élèves et cent maîtres-auxiliaires sur le carreau des lycées d’enseignement professionnel ». Elle continue de considérer que cette pente n’est pas fatale. Les propositions qu’elle avance depuis longtemps n’ont jamais été prises en compte et son secrétaire régional, Jean-Pierre Jallais, admet que la stratégie « des chemins croisés entre l’action syndicale et la voie institutionnelle » n'a rien donné. Ni au niveau du gouvernement ni à celui du comité économique et social régional où « les dossiers ont été examinés de façon administrative : le dossier sur l’emploi qui vient à la prochaine session est vide lui aussi ! ».

Reste pour le syndicat à « faire prendre de l’ampleur au mouvement social, par un sain entêtement qui appelle les travailleurs à ne pas rester spectateurs ». La solidarité manifestée par la population de Surgères à propos des difficultés de la SSCM constitue de ce point de vue un encouragement pour la CGT.