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1286312/09/1985POITIERS

TESRO : LA CGT NE “DÉSARME PAS”

Depuis la mise en règlement judiciaire de la société TESRO, le 2 septembre, la CGT avait gardé le silence. Elle l’a rompu hier pour dire sa volonté de poursuivre « une lutte strictement syndicale, quoi qu’on en dise », sur tous les terrains où elle se trouve engagée. Sur le terrain économique, le syndicat constate « un retour à la case départ : malgré l’injection de fonds publics, et faute d’en avoir imposé le contrôle et celui des travailleurs, on se retrouve sous l’emprise d’une direction familiale... ».

Pour la CGT, « TESRO doit vivre », et à quelques jours de l’ouverture du salon de la caravane (le 28 septembre), elle demande « quels nouveaux modèles de caravanes et mobil-homes seront présentés, quelles productions seront mises en route et avec quels hommes, quelle diversification de la production est envisagée, comment sera maintenu le savoir-faire acquis par les gens licenciés, quelle coopération est envisagée avec les organismes de loisirs qui peuvent offrir des débouchés, enfin quel service commercial est mis sur pied ?.. ». Tels sont les problèmes auxquels la direction et le syndic devraient se consacrer pour sauver l’entreprise dans le peu de temps qui reste, estime le syndicat. « Au lieu de cela, ils s’acharnent sur une partie du personnel et perdent leur temps en procédures ».

La CGT fait allusion à trois plaintes déposées la semaine dernière contre elle pour séquestration, diffamation et vols ; et à la procédure de licenciement engagée contre sept salariés (dont le délégué syndical), déjà mis à pied pour s’être rendus jeudi à l’assemblée générale départementale du syndicat. « Nous nous battrons aussi sur le terrain judiciaire, où nous allons engager des actions » affirme la CGT, qui « ne désarmera pas non plus pour que les actionnaires licenciés (16 sur 19) retrouvent leur emploi ».

Par ailleurs, l’ancien directeur, M. Tessier, adressait hier un message au syndicat, affirmait notamment que l’entreprise était bien repartie, et redevenue bénéficiaire sous sa gestion, et se déclarant « à disposition de partenaires concernés pour toutes solutions réfléchies de nature à préserver l’entreprise (dont il est resté actionnaire) et ses emplois ».

Pas sérieux...

Hier après-midi, les sept salariés pour lesquels une procédure de licenciement pour faute grave est engagée, étaient convoqués par la direction pour « l’entretien préalable » légal. Leur entrée a été “filtrée”, et s’est déroulée en présence d’un huissier. La direction voulait empêcher l’entrée de toute personne étrangère à l’entreprise. « Ni le personnel, ni nous-mêmes, nous déclarait le P-DG, M. Brun, ne supportons plus d’être dérangés par des gens qui viennent faire de l’agitation. Nous avons beaucoup à faire pour préparer le salon. L’activité commence à redémarrer, et tout le monde travaille à plein... ».

Le secrétaire général de l’UD CGT ayant proposé au P-DG un débat devant la presse sur l’avenir de l’entreprise, celui-ci rejette la proposition : « Outre que je n’ai pas de publicité à lui faire, les propositions de la CGT sur TESRO n’ont aucun intérêt. Ce ne sont pas les Jeux Olympiques qui nous tireront d’affaire, et Civaux ce n’est pas sûr non plus car les matériels de chantier, ce n’est pas vraiment notre spécialité. Tout cela n’est pas très sérieux... ».

 

 

le 19/03/2024 à 18:47

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

caravane, licenciement, délégué, tribunal

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