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La négociation n’est plus ce qu’elle était. Pour la CFDT, la situation économique et sociale et peut-être surtout les lois nouvelles - dont celle sur l’obligation annuelle de négocier - bouleversent en profondeur les données du syndicalisme. « Le patronat semble l’avoir compris et a singulièrement changé d’avis sur les lois Auroux. A nous d’investir aussi les rapports nouveaux créés par la situation ». La CFDT en attend ni plus ni moins un renouveau du syndicalisme, dont le moteur serait précisément la négociation.

Pour y réfléchir et en débattre, cent vingt militants du Poitou-Charentes ont participé, mardi, près de Poitiers, à un « forum », avec notamment pour interlocuteurs un chef d’entreprise (M. Hervé, de Parthenay), un avocat, un représentant de la Direction régionale du Travail. Le secrétaire régional, France Joubert, avait levé d’emblée une « ambiguïté » possible.

« Pour la CFDT, la négociation n’est pas le consensus. Elle est la méthode la meilleure de gestion des conflits. Non seulement les résultats sont immédiats, mais elle permet de faire progresser les transformations inéluctables auxquelles les salariés sont confrontés ».

Prendre en compte la réalité économique de l’entreprise, bien loin d’être considéré comme un recul ou un risque de recul, c'est pour la CFDT une avancée vers un syndicalisme « construit sur la connaissance et la proposition ». Et d’ailleurs, dans la grève aussi, ne sait-on pas prendre la mesure du risque pour l’entreprise, et « s’arrêter à temps ? ».

La CFDT rejette par conséquent tout procès d’intention. Sur la voie de sa propre transformation où elle s’engage « résolument », elle fait de la négociation un outil central, mais après lui avoir redonné ses « lettres de noblesse ». Parce qu’elle rend les travailleurs « acteurs et créateurs », la négociation est conçue comme la seule voie possible pour un syndicalisme d’avenir, comme d’ailleurs pour l’entreprise. « Sur quoi négocier et comment ? Les débats ont été riches toute la journée.