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Filiale du groupe Manitou, l’usine de Chasseneuil conçoit des engins de débardage. Un créneau qui occupe déjà 35 % du chiffre d’affaires.

Les termites sont des insectes bizarres : caparaçonnés, articulés, munis de pinces et de griffes... Ceux qui nous intéressent aujourd’hui pèsent plusieurs tonnes et ils partent à l’assaut du domaine forestier. Leur « nid » est situé à Chasseneuil, dans la zone industrielle.

En 1974, le groupe Manitou prenait pied à Poitiers, par l’intermédiaire de l’entreprise Houdin. Las. La crise arrivait elle aussi et, quelques mois plus tard, c’était le dépôt de bilan. Les activités reprenaient pourtant dès l’année suivante, sous la raison sociale « Termit ».

C’était l’époque où le chariot élévateur avait plutôt tendance à dégringoler. Les responsables de la société décidèrent de diversifier et de rechercher d’autres fabrications, à partir des acquits technologiques de la maison.

Ainsi « Termit » s’orienta-t-il vers les matériels de pose mécanisée et les engins forestiers. Ceci grâce au savoir-faire des ingénieurs poitevins en hydrostatique. Sur les véhicules équipés de ce système, le moteur fait tourner une pompe hydraulique, qui transmet sa puissance aux ponts, arrière et avant.

Les machines ainsi conçues allient souplesse de travail et approche au millimètre. Elles franchissent fossés et dénivellations, tout en répondant au doigt et à l’œil.

A la taille de la forêt française

L’équipement forestier représente déjà, après cinq années de percée sur le marché, 35 % du chiffre d’affaires de « Termit ». Après avoir confié ses intérêts à un distributeur, le constructeur a repris depuis le 1^er décembre la commercialisation à son compte.

L’événement a été marqué hier matin, en particulier par une présentation des matériels de débardage, en forêt de Moulière. Les porteurs auto-chargeurs et autres débusqueurs (au nom joliment évocateur) ont évolué devant un public de connaisseurs : concessionnaires, exploitants forestiers, journalistes des revues spécialisées...

Seul fabricant 100 % « bleu, blanc, rouge » sur ce créneau très ciblé « Termit » équipe ses engins de moteurs Parkins, puisqu’il n’y a plus de motoristes français dans cette catégorie.

Pour le moment, le produit élaboré à Poitiers n’est proposé qu’avec prudence à l’exportation, essentiellement vers la Belgique et l’Espagne. Comme le souligne la direction « avant de s’éloigner plus de ces bases, il faut maîtriser totalement la fiabilité ».

Reste la clientèle intérieure qui, elle aussi, vient de traverser une passe difficile. Dans ce milieu très particulier des forestiers - où Termit, par exemple, place déjà une trentaine de gros débusqueurs par an - l’espoir caressé par l’équipe commerciale est de vendre une centaine de porteurs chaque année.

C’est possible si l’on en croit le commentaire d’un connaisseur : « l’atout de Termit : des produits à la taille de la forêt française ». Les concurrents nordiques n’ont qu’à bien se tenir !

Ph. RIVIÈRE.