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Hier matin à l’entreprise châtelleraudaise de la rue Stendhal, le travail a repris presque normalement. La nouvelle parue dans le journal venait juste d’être découverte. A la sortie du déjeuner, quelques langues se déliaient : la morosité ne le cédant qu’à l’énervement : « On ne s’y attendait pas... Il fallait parfois aller quémander les salaires... Pourtant, il y a toujours eu assez de travail ! ».

Le travail, c’était le même que dans les autres ateliers de confection : « On faisait un peu de tout, suivant les commandes ».

Sur la personnalité de leur patron, « Monsieur Baumann », les salariés précisent qu’il était « colérique ». « Il s’emballait souvent, pas facile de lui parler ».

Chez les ouvrières, dont certaines n’ont été embauchées que depuis peu, règne de nouveau l’angoisse du pointage à l’ANPE. A cette heure-là mercredi, personne ne sait encore que l’homme qui se cache sous l’identité Baumann navigue sur les eaux du grand banditisme. Les cadres déplorent donc les remous créés par cette affaire.

« C’est l’emploi de 150 personnes qui est en jeu », note M. Arnault, présent dans l’entreprise depuis 25 ans. Et Mme Alizen, chef de production, de surenchérir en évoquant « l’affolement des clients et des donneurs d’ordre ». Parmi toutes les hypothèses émises, une certitude partagée par tous : préserver l’emploi.

Une usine performante

L’usine s’étend sur 2.500 mètres carrés et dispose d’un excellent outil de travail constitué d’une centaine de machines. Surtout elle avait été dotée par M. et Mme Billai d’un système « lectra-système », qui allie l’ordinateur et le laser pour permettre le traçage et la gradation automatique des « patrons » sur le tissu, tout en réduisant les chutes.

Un important investissement de rentabilité (de l’ordre de 700.000 F) de nature à intéresser à lui seul tout repreneur.