1299121/01/1986CHATELLERAULT
L’affaire Aldo se poursuit toujours au niveau de l’entreprise châtelleraudaise où les événements suivent leur cours, émaillés de plusieurs points forts. Ainsi à l’usine, alors que le travail se poursuit, la charge étant encore estimée à environ une quinzaine de jours, une rencontre avait lieu ce lundi matin entre le syndic, Me Martin, l’Inspecteur du Travail, M. Ricard, Me Blet, avocat de la représentante du personnel, Mme Lucquiaud, déléguée de la section CGT, qui compte environ vingt personnes, et Mme Adhumeau, représentante du personnel. Une rencontre où il a été question d’un projet de licenciement conservatoire pour l’ensemble des 265 employées du groupe, cela en attendant la reprise éventuelle par un autre industriel. A ce sujet, trois entrepreneurs qui sont de la partie « confection » et ont trouvé l’usine « intéressante », ont déjà effectué une visite sur place, vendredi matin, le même après-midi et hier matin, dont un certain M. Bensousan. D’autres contacts auraient aussi été établis, mais par téléphone cette fois. Pas d’optimisme cependant pour le moment puisque côté syndic ou ministère du Redéploiement industriel - vers lequel convergent toutes les demandes, Mme Cresson étant très régulièrement informée - on se refuse à livrer tout nom ou commentaire... On sait malgré tout par ailleurs, concernant le licenciement provisoire, qu’il pourrait intervenir - lettres adressées aux employées - fin janvier ou début février ; quant aux salaires de janvier, ils devraient être perçus dans leur totalité à la mi-février. Enfin Mme Adhumeau devrait être reçue par Mme Edith Cresson prochainement.
Problèmes ponctuels, on notera ceux qui concernent les ouvrières qui ont perçu un acompte de 700 F en décembre et qui seraient amenées à payer des agios à un organisme bancaire, et d’autres, pour des employées qui n’auraient pu toucher leur paie de novembre, les chèques qui leur ont été donnés leur ayant été renvoyés tels quels...
Délégation à la sous-préfecture
En milieu d’après-midi, vers 17 heures, une délégation des employées parmi lesquelles la vingtaine d’adhérentes à la toute nouvelle section CGT de l’entreprise Aldo, a été reçue à la sous-préfecture par M. Salles, commissaire adjoint de la République. Celui-ci a évoqué à la fois le licenciement conservatoire et la question du paiement, sans s’avancer sur la question des repreneurs éventuels.
Cette visite a aussi donné lieu à un communiqué de l’UL CGT dont on pourra découvrir le texte ci-dessous : « L’administrateur de l’entreprise Aldo a annoncé le licenciement des personnels pour le 5 février au plus tard. Si les payes de décembre 1985 ont été versées, aucune assurance n’a été donnée pour celles de janvier ».
« La question la plus importante reste cependant la possibilité de reprise avec l’ensemble du personnel, car à ce jour, aucun repreneur n’est connu.
« La nomination d’un administrateur provisoire d’Angers et le suivi de l’entreprise étant du ressort du tribunal de Poitiers, cela n’est pas fait pour simplifier une affaire déjà amplement ténébreuse.
« Le sous-préfet a expliqué, lors de la rencontre avec les employées, la situation actuelle, telle qu’elle est et il a absous les pouvoirs publics de cette affaire. Quant aux ouvrières, elles ont demandé à être associées plus étroitement aux possibilités qu’offrirait un plan de relance, s’il existe, afin que soient prises en compte les revendications au sujet des salaires, de l’ancienneté des employées des anciens établissements Billai, et de la formation professionnelle, envisageable, s’il y a lieu ».
Pour conclure, mais cela n’a peut-être pas à voir avec l’affaire, on notera que plusieurs personnes dont M. Jean-Paul Chantaguet, maire du Blanc - où se trouve l’une des usines du groupe Aldo - et attaché de cabinet au ministère du Redéploiement industriel, était à la mairie de Châtellerault, hier soir...
le 30/03/2024 à 13:11
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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