1299825/01/1986VIENNE
Mobilisé contre la flexibilité de l’emploi, le comité régional CGT a dressé un constat de morosité socio-économique pour le Poitou-Charentes.
« L’industrie et l’emploi continuent de plonger en Poitou-Charentes », c’est par cette constatation que le secrétaire fédéral Jallais a débuté la première conférence de presse du comité régional CGT. Un exemple, la « filière bois » avec de sombres perspectives de licenciements aussi bien dans la gestion forestière que dans les industries de transformation (ROL de Niort avec quatre-vingt-treize licenciements annoncés) ; dans la Vienne, autre fâcheux exemple : les Meubles de Lussac. Mais pour la CGT, il n’y a pas que le meuble : on craint soixante-dix licenciements à Airwick Saint-Benoit, des machines sont « déménagées » à la SAFT, etc.
La CGT par ailleurs met en doute les chiffres « optimistes », « officiels » concernant le chômage. Pour le syndicat, on en est à 100.000 demandeurs d’emploi « réels » tandis que les offres d’emploi sont dérisoires et les créations, nulles. M. Jallais au passage ironise sur les « mœurs en milieu industriel » à propos de l’affaire Aldo, « pas à prendre avec des pincettes ».
Second « volet » : la flexibilité. La CGT régionale ne ménage pas ses propres critiques sur le « système » mais ne se cantonne pas aux généralités ; des exemples concrets sont avancés : expériences en cours à Zodiac (Rochefort), Queval (La Rochelle), Villognon (Charente) ayant toutes abouti à des licenciements. « Flexibilité = perte de pouvoir d’achat », telle est, pour la CGT, l’équation inéluctable sans parler du « dérèglement de la vie familiale », au passage la CGT rappelle que « la flexibilité n’a rien à voir avec les horaires modulés, elle relève plutôt de la pratique sauvage et de l’autoritarisme patronal. A preuve, la décision récente de la direction d’Alsthom-Aytré de faire travailler ses ouvriers le weekend ».
Combattre la flexibilité est donc le mot d’ordre et un appel « à la mobilisation » est lancé ; déjà des mouvements de gréve significatifs ont rassemblé les travailleurs d’Hutchinson-Aigle, Alsthom, Fonderies du Poitou, ACC, l’effort maximum se portant sur la signature de la pétition nationale (plusieurs dizaines de milliers de signatures attendues).
Enfin le 30 janvier sera une « journée » d’effort maximum, avec rassemblements (qui, selon leur importance, peuvent devenir « manifestations » à Niort (11 heures), Angoulême (10 h 30), Chauvigny (17 heures), Châtellerault et Poitiers (15 h 30).
« Lutter contre le chômage, la précarité, la flexibilité, l’aggravation de l’exploitation du travail salarié est plus que jamais d’actualité », conclut la CGT Poitou-Charentes.
le 30/03/2024 à 13:38
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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