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1300025/01/1986CHATELLERAULT

BAUMANN JETTE LE TROUBLE AU COMITÉ DE L’EMPLOI

Quelques absences au comité de l’emploi. Celle des patrons par exemple. En contrepartie, toute une jeune section syndicale emboitant le pas aux trois délégués de la CGT avec une banderole annonçant la couleur « Aldo le personnel en lutte pour les salaires et pour l’emploi : une vraie relance ! ». Encore un coup de Baumann cet individu qui fit irruption dans la presse comme un polichinelle à ressort et qui continue à mettre beaucoup de monde dans l’embarras.

Mme Cresson vient avec seulement un peu de retard occuper son fauteuil de présidente. Dire que l’affluence relative de ce jour et le décor l’enthousiasment serait faux : « Tout cela n’est pas très réglementaire », observe-t-elle. Finalement, elle fera preuve de tolérance.

M. G. Levasseur, secrétaire de l’Union locale s’explique : « L’Union locale a des responsabilités. Nous soutenons les travailleurs. La peur règne à l’entreprise Aldo. Cette banderole est un moyen d’exprimer leur dignité ».

« Vos procédés ne sont pas bons », réplique Mme Cresson qui s’en réfère à la récente loi votée pour mieux garantir les droits et qui prévoit dans ses dispositions la désignation d’une représentante du personnel dans les instances de décision. Elle dénonce ensuite le côté caricatural des procédés, l’énervement de la CGT en lui enjoignant d’engager ses actions en gardant en vue l’utilité, « car ici vous attisez en abusant de gens ayant peu d’expérience, vous semez l’agitation dans un but qu’on discerne bien à cette époque ». Puis elle préconise le calme indispensable à la reprise...

La réplique ne se fait pas attendre. Veut-elle énumérer les entreprises qu’elle a remises à flots, elle s’entend dire à propos de Gallus : « En ce temps-là, vous étiez derrière les banderoles. Vous veniez à l’Union locale CGT chercher nos voix. Et Domine ? Tenez-vous pour négligeable le combat des travailleurs pour la reprise. D’ailleurs vous sauvez tout, mais il y a 7.000 chômeurs tout de même ! Enfin, ce n’est pas de notre faute si un truand a repris une entreprise et si vous vous en êtes félicitée ». Cela est significatif du climat qui préside à la relance des entreprises !

On voit donc le climat à travers cet échange au cours duquel Mme Cresson expliquant la nouvelle loi relative aux règlements judiciaires (avec d’une part un représentant des créanciers et de l’autre un représentant des salariés) se surprend même à traiter les syndics de « vautours »... Le sujet rebondira à un stade ultérieur. Mme Cresson précise que si des contacts sont en cours, elle n’a pas vu personnellement les candidats. Les repreneurs seront sélectionnés en raison des aides qu’ils ne manqueront pas de demander par le CIRI. Cette fois, elle examinera les choses de prés, alors que Baumann, n’ayant rien sollicité, la décision à son sujet avait été prise par le seul syndic. Elle signale que la liquidation sera prononcée vraisemblablement mardi ; qu'en l’occurrence, il s’agira d’une mesure purement technique.

Aux yeux de la CGT, cela implique qu’il y a une idée de reprise. D’où un laborieux effort de persuasion pour amener le ministre à admettre que sa représentante syndicale puisse au côté de la représentante nommée par le personnel avoir voix au chapitre. En vain, car Mme Cresson se retranche derrière la nouvelle loi qui prévoit la présence de la seule représentante du personnel.

Mme Cresson : “A trois niveaux”

Hors cette polémique, Mme Cresson profite d’une accalmie pour placer sa propre déclaration : « J’ai agi constamment à trois niveaux : le droit des salariés, la reprise, l’emploi. Elle s’est attachée à faire verser le salaire de décembre. Elle s’assure que ceux de janvier le seront. « Pour ce faire... et en raison des pertes subies par l’entreprise, la liquidation judiciaire pourrait être prononcée la semaine prochaine, sans que rien ne soit changé au droit d’expression des travailleurs. La reprise... est en vue. Mardi les propositions de l’intéressé seront connues et le tribunal de commerce saisi dans les délais les plus brefs. Et l’emploi... C’est sur ce point que portent essentiellement mes efforts ».

Auparavant Mme Lucquiaud la responsable CGT Aldo s’était elle aussi exprimée. Dans son propos rendant « les pouvoirs publics entièrement responsables », elle reprenait l’accusation de légèreté.

Peu de candidats à la présidence

La situation de l’emploi fit l’objet d’une communication sur laquelle nous reviendrons. Retenons seulement deux points qui ont également caractérise ce comité phagocyté par Aldo. D’abord la présidence. Qui l’assurera pour les prochains six mois ? C’est le tour de la CFDT. Elle se récuse invoquant le climat actuel. La CGT et la CFTC de même. Les patrons sont absents, on ne peut guère les solliciter. Finalement « s’il s’agit de donner un sang neuf » la CFDT veut bien accepter...

Enfin, s’agissant de la flexibilité, M. Verdon s’en prend avec une stupéfiante vigueur à la CGT accusée de pratiquer « la désinformation » - « Eu égard aux effectifs des deux importantes centrales opposées a cette loi - réplique M. Levasseur - prendriez-vous les trois quarts des salariés pour des imbéciles ! ».

 

 

le 30/03/2024 à 13:46

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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