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L’Union locale CGT de Châtellerault, dans un tract reproduisant la lettre ouverte qu’elle a adressé au Premier ministre à l’occasion de sa visite, appelait les salariés, à quelques catégories qu’ils appartiennent, les retraités et les sans-emplois, à se rassembler à 17 heures à la Bourse du Travail en précisant qu’ils devaient se munir de banderoles.

L’on pouvait donc s’attendre à une manifestation de masse et d’importantes forces de police étaient disséminées à travers la ville aux points supposés névralgiques.

En fait, c’est environ une soixantaine de personnes qui s’est rassemblée à la Bourse du Travail, représentant il est vrai les grandes entreprises et services publics châtelleraudais. Après avoir tenu une réunion, les responsables décidèrent de se rendre à la sous-préfecture sans banderole.

A l’origine, il semble que les responsables aient désiré avoir une entrevue avec Laurent Fabius.

Finalement c’est une délégation de huit personnes qui fut reçue à 18 h 15 par le conseiller technique du cabinet du Premier ministre. La délégation comprenait les représentants de la SFENA, de la SOCHATA, des Fonderies du Poitou de Microméca-Jaeger, Gallus, Aldo, des employés communaux et de l’action sociale. L’entretien a duré prés d’une heure.

Les représentants de la CGT ont commenté les divers aspects de la lettre qu’ils ont adressée au Premier ministre. Ils ont discuté assez longuement sur le projet de loi concernant la flexibilité et réaffirmé leur opposition.

De même en ce qui concerne l’affaire Clavaud, ce militant montluçonnais licencié « pour avoir exprimé ses opinions », ils ont demandé que le gouvernement intervienne pour sa réintégration.

Ils ont ensuite évoqué plusieurs problèmes touchant les entreprises locales : Aldo (demande d’une table ronde) et précisé que la CGT devait être reçue aujourd’hui mardi par le directeur de cabinet du préfet de la Vienne ; Jaeger-Microméca-Gallus en indiquant que la CGT n’était pas hostile aux mesures d’association prévues entre Fiat et Matra à condition qu’elles ne se fassent pas au détriment de l’industrie française et notamment des entreprises châtelleraudaises concernées ; Fonderies du Poitou (ils ont exprimé leurs craintes quant à l’avenir de la société en raison des mesures de restructuration envisagées chez Renault).

En ce qui concerne les services publics, ils ont attiré l’attention du conseiller du ministre sur le manque de personnel à l’hôpital de Châtellerault malgré la création insuffisante de quelques postes et sur la dégradation des conditions de travail.

Photo : Une soixantaine de personnes seulement ont manifesté devant la Bourse du Travail