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1307822/04/1986POITIERS

LA CGT DU POITOU-CHARENTES VEUT RANIMER LE CORPS SOCIAL

Le mouvement social n’est pas au point mort - il y a quelques actions en Poitou-Charentes - mais peu s’en faut. Le comité régional CGT impute aux gouvernements d’union de la gauche d’abord, socialiste ensuite, la responsabilité d’avoir « hypnotisé le corps social, en faisant croire aux travailleurs qu’ils pouvaient se passer d’une partie de leur acquis, et que la solution n’était plus dans les luttes ». Mais la CGT fait l’analyse que ce corps social n’est qu’hypnotisé, que « les convictions et les engagements sont seulement gelés ». Elle s’assigne évidemment pour but de la « ranimer », comme dit son secrétaire régional, Jean-Pierre Jallais.

L’état des troupes est tel, cependant - il n’hésite pas à parler « d’hémorragie » - qu’il impose à la CGT « plus qu’une toilette de printemps » : de gros efforts de reconquête, et une « réexpérimentation de nos pratiques sociales ».

Le comité régional a résolu de faire une croix sur « la part de rêve » et de bannir toute surenchère, pour « aller chercher les salariés là où ils en sont ». Il ne s’agit pas « d’en rabattre » prévient-il, car il ne croit pas, lui, que le capitalisme ait changé, « il recherche toujours la main d’œuvre la moins chère possible ». Mais de s'adapter aux évolutions de ses formes.

Et selon la CGT, le pari idéologique engagé, dont elle voit une illustration dans le Futuroscope, consiste à « plier le salariat du Poitou-Charentes à des normes sociales et culturelles américaines et japonaises ». Première conséquence dénoncée par le syndicat, la « précarisation » croissante de l’emploi par la multiplication des contrats à durée déterminée et autres stages.

« C’est toute la structure des entreprises et des administrations qui est à même de changer, alors que l’architecture économique de la région se tasse ». Les projets de privatisation font, pour la CGT, que les travailleurs du secteur public et nationalisé « doivent être sur le qui-vive et auront un rôle particulier à jouer ». Elle redoute d’une manière générale que l’embauche de jeunes sur des formules « hors statut » ne s’accompagne d’autant de « sorties » de salariés anciens couverts, eux, par des statuts ou conventions.

La CGT « ne marchera pas ». La forte participation aux quelques mouvements récents l’incite à appeler les salariés à réagir. Et pour faire face aux urgences, sont prévues une action à Saintes le 23 avril contre la réduction d’effectif à la SNCF, la mobilisation des fonctionnaires le 29 avril, les rassemblements du 1er mai dans plusieurs villes, et un rassemblement inter-régional de jeunes le 24 mai à Tours.

 

 

le 04/04/2024 à 15:57

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

région, orientation, politique, précarisation

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