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Il y a longtemps que les antinucléaires de la Vienne ne s’étaient pas retrouvés aussi nombreux ; et place d’Armes qui plus est. Hier, à 18 heures, à l’appel de toutes les associations que l’accident de Tchernobyl a mobilisées, ils étaient bien cinq cents, rassemblés sous l’emblème symbolique d’une laitue, qu’on imaginait facilement irradiée.

La pétition demandant un référendum départemental circulait en grand nombre parmi les rangs des participants ; il y avait là des « inquiets » de tous âges et de tous horizons, puisqu’une pancarte affichait même en argot anglo-saxon : « Nuclear fuck off ! ».

La CFDT, largement représentée à cette manif, mobilisa la première le micro, par la voix de son secrétaire France Joubert. Et celui-ci de réclamer une fois encore « l’arrêt des centrales les plus dangereuses, le renforcement de la sécurité dans les unités en fonctionnement, le gel de nouvelles commandes, la construction de centrales au charbon en particulier à Civaux, le lancement d’un vaste programme d’économie d’énergie ».

Il y a quelques jours, était créé à Poitiers, le comité « Tchernobyl ça suffit », installé au 45, de la rue de la Cathédrale et dont le répondeur téléphonique (49.88.19.75) informe des initiatives prises. Son objectif premier est d’obtenir, avant le 30 juin, dix mille signatures exigeant un référendum contradictoire sur Civaux à la rentrée. Le représentant du comité profita donc du rassemblement d’hier pour lancer un appel à tous les protestataires. Il signala aussi - bizarre, bizarre - que désormais l’antenne EDF de Civaux ne répondait plus au téléphone...

A l’heure de la dislocation, les organisateurs ne cachaient pas leur satisfaction ; ils avaient senti souffler à nouveau, pour la première fois depuis six ans, le vent anti-nucléaire des manifs de 80 sur le site de Civaux.

En plus, leur démonstration d’hier soir était la première en France depuis l’accident de Tchernobyl. Et il y avait même à Poitiers un envoyé spécial du « Monde » pour marquer l’évènement. C’est dire !

La CFDT Gaz-Électricité ne manifestait pas

Le syndicat CFDT Gaz-Électricité de la Vienne et des Deux-Sèvres n’était pas partie prenante à la manifestation. Il condamne « l’absurdité d’un système politique qui refuse l’information » et rappelle que « les représentants des travailleurs concernés et les organisations syndicales ont une fonction indispensable pour contribuer à l’amélioration de la sécurité des installations. Par son action, la CFDT y a largement contribué. Elle a toujours condamné la politique du secret... ».

Photo : La manifestation