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1312712/06/1986CHATELLERAULT

CONGRÈS DE L'UL CGT : LA LUTTE DES CLASSES D'ACTUALITÉ

Près de cent délégués représentant quelque 45 entreprises du Châtelleraudais, se sont retrouvés mercredi au centre Camille-Pagé à l’occasion du 17e congrès de l’UL CGT. Trois ans après la dernière réunion du même genre, et alors que des changements politiques d’importance ont eu lieu, il s’agissait pour Gérard Levasseur, secrétaire, les membres du bureau, et l’ensemble des participants, de tirer la leçon de ce qui s’est déroulé ces derniers mois, évoquer le présent également, mais surtout discuter des perspectives d’avenir d’un mouvement syndical pour lequel la lutte des classes reste toujours d'actualité...

Dans un premier temps, Gérard Levasseur évoquait l’action des trois dernières années.

Alors que l’on compte aujourd’hui 7.000 demandeurs - chiffre record - dont 35 % ont moins de 25 ans, et que l’on note une aggravation depuis le 16 mars, soulignait-il, le seul syndicat de lutte et qui ne brade pas son rôle de défense des salariés se doit de se renforcer, puisque « la capacité d’agir est organiquement liée à la capacité de faire vivre l’organisation ».

A cet égard, il rappelait d’ailleurs que l’UL compte 45 bases organisées, 1.100 syndiqués - 800 actifs et 300 retraités - et que, comme au niveau national, la CGT a obtenu des résultats nettement positifs lors des élections dans les entreprises.

Il s’agit là d’un point positif, disait-il, mais qui ne doit pas occulter ce qui reste à faire pour les batailles à venir, « Resserrer les rangs, renforcer la direction de l’UL, et faire se multiplier les adhésions pour que le syndicat, à l’instar d’autres, ne devienne pas un mouvement d’influence, mais demeure une véritable organisation grâce à laquelle seront posées les vraies questions...

Pour tous les salariés

Les mêmes thèmes étaient repris lors des débats, qui devaient durer toute la journée et à l’occasion de la présentation d’un projet d’orientation, sorte de plate-forme pour l’avenir et qui s’appuie sur le passé proche :

« Une CGT puissante, bien organisée pour la lutte, c’est l’espoir des travailleurs d’aujourd’hui - était-il dit, après le constat d’un « immense gâchis dont les traces sont évidentes à Châtellerault ».

On parlera à ce propos de la dizaine d’entreprises qui ont disparu - entre autres Isba, Sutter, Aldo ou Saba, et cela sans compter les secteurs du commerce et du bâtiment - et des « mesures prises partout où la résistance des travailleurs est trop faible : tentatives de flexibilité, travail le week-end et les jours fériés, multiplication des contrats à durée déterminée, stages sous-rémunérés, TUC... ».

A cet égard, les responsables qui notent que les mesures prises pour sauver les emplois n’ont le plus souvent été que « des replâtrages dont les travailleurs ont été systématiquement écartés » ; ils ont lancé un appel afin que soient prises en compte par la centrale toutes les catégories de salariés dont les intérêts sont généralement communs ou très proches : les femmes pour lesquelles le chômage est le plus fort et qui sont plus exploitées que les hommes ; les ingénieurs, cadres, techniciens « dont les soucis sont en profonde convergence avec les travailleurs de production et services » ; les employés, une catégorie trop souvent ignorée des syndicats ; les jeunes enfin, auxquels « on fait suivre des formations de voies de garage, et qui se retrouvent sous-payés, mal informés de leurs droits ».

Pour tous ceux-là, la CGT est bien déterminée à réfléchir sur des modes d’approche qui permettront au plus grand nombre de se sentir concerné par le mouvement syndicat. Pour cela, notait-on, il faut des moyens, financiers, matériels et humains, une véritable démocratie à l’intérieur de l’organisation qui doit être à l’écoute, sur le terrain, montrer qu’être syndiqué, c’est un plus, et ne pas reposer seulement sur quelques élus décideurs.

Nul doute, le 16 mars et ses conséquences sont aujourd’hui dans la ligne de mire du premier syndicat de France. Lequel n’entend pas être en retard d’une revendication.

Malgré la cohabitation, la CGT entend ainsi clamer haut et fort qu’elle se prépare à des actions tous azimuts. Et que pour elle, bien évidemment, et plus que jamais, il n’est pas question « d’état de grâce ».

C.A.

 

 

le 09/04/2024 à 16:30

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

congrès, organisation, syndicalisation

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