1318630/09/1986POITIERS
Comme nous l’avons annoncé dans notre édition d’hier à l’appel des syndicats CGT et FO et autonome, un mouvement de grève a eu lieu hier matin à la STP (Société des Transports Poitevins) : de 6 h 45 à 7 h 40 seuls trois bus sur soixante-deux ont circulé. Un tiers du personnel - 170 salariés - ont donc arrêté le travail. Un mouvement de revendication qui devrait reprendre jeudi matin. Conscient des perturbations que peuvent entraîner ces arrêts de travail dans la vie quotidienne de la population poitevine, le président du conseil d’administration de la STP, M. Jacques Santrot a apporté une information « sur la nature de ce conflit ».
Création de 18 emplois
« La mise en place du réseau rationalisé et la création de la Pictavienne au 1er septembre 1985 ont entraîné de bons résultats : une meilleure organisation du travail, une meilleure desserte de la population, une fréquentation plus importante, bref, des gains de productivité. Le conseil d’administration a estimé légitime qu’une redistribution partielle de ces gains de productivité soit effectuée au profit des salariés de l’entreprise, l’autre partie revenant aux usagers (par un meilleur service au même tarif) et aux contribuables (par une diminution du coût du transport dans les impôts locaux).
Au début de l’année 1986, le conseil d’administration a donc fait des propositions dans ce sens au personnel de la STP. Au mois de juin, les syndicats FO et autonome ont refusé :
- la création de 18 emplois à temps plein (10 % de l’effectif de l'entreprise) ;
- et l’amélioration très importante des conditions de travail par une réduction du temps de travail à 35 heures sans perte de salaire pour les agents ayant une rémunération inférieure à 6.400 F par mois, avec deux heures de prise en charge par les salariés gagnant plus de 7.300 F par mois, le salaire étant maintenu en phase transitoire.
Dans une période économique où la lutte contre le chômage est une priorité annoncée par tous les partenaires sociaux, une telle attitude suscite l’étonnement. Il apparait aujourd’hui que les syndicats de la STP (CGT, FO et autonome) souhaitent un retour des gains de productivité sous forme de pouvoir d’achat ».
600.000 F de mesures...
« Dans cet esprit, la direction de la STP a proposé, outre la prise en compte de deux postes à temps plein supplémentaires depuis la dernière rentrée pour améliorer les conditions de travail du personnel de conduite, l’équivalent d’une prime de 90 F par mois et par agent. L’ensemble des mesures proposées représente près de 600.000 F.
Le conflit actuel provient du refus des syndicats d’admettre que les améliorations de conditions de travail - entraînant création d’emplois - sont un des éléments de retour de gains de productivité.
On notera que les négociations portent sur des éléments en plus du pouvoir d’achat, car le maintien du pouvoir d’achat est garanti par la politique salariale du conseil d’administration. Les hausses de salaires appliquées à la STP pour l’année 1986 sont en effet les suivantes : + 1 % au 1er janvier, + 0,7 % au 1er juin, + 0,5 % au 1er octobre. Elles correspondent déjà, à ce jour, à une progression de pouvoir d’achat de + 0,7 %.
Il convient que les salariés et les syndicats de la STP prennent conscience du caractère particulièrement positif de la situation dans laquelle ils se trouvent, et qu’aucune autre décision ne peut être envisagée sans remettre en cause l’équilibre budgétaire du district de Poitiers ».
le 21/04/2024 à 18:55
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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