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Le 21 octobre, à l’appel de l’Union interfédérale des agents de la Fonction publique et de plusieurs fédérations nationales Force ouvrière, des centaines de milliers de salariés du secteur public seront en grève.

Une partie de la classe politique – dont les déclarations sont amplifiées par les médias – leur reprochera de cesser le travail alors qu’ils sont à l’abri du chômage. Ainsi la campagne anti-fonctionnaire va se développer.

Chacun sait bien que si le pouvoir d’achat tombe en deçà d’un certain seuil, les gens ont plus de mal à acquérir les produits manufacturés qui sortent des usines. Or, comme on a beaucoup de peine à exporter, il en résulte des difficultés supplémentaires pour l’emploi. Force ouvrière ne saurait accepter comme fatales et éternelles les difficultés présentes.

L’opinion doit savoir que le pouvoir d’achat des fonctionnaires a diminué de plus de 7 %. L’année 1986 se terminera par un nouveau recul avec, en plus, les conséquences de la mise à la charge des seuls salariés d’une cotisation supplémentaire. Et puis, au cours des vingt dernières années, les effectifs n’ont augmenté qu’à l’Éducation nationale, aux PTT et au ministère de l’intérieur.

Or, qui pourrait aujourd’hui affirmer qu’il y a trop d’enseignants, trop de postiers et trop d’agents de police ! Sur le plan international, la France se situe au douzième rang des pays industrialisés pour ce qui est du nombre des fonctionnaires par rapport à la population.

Par ailleurs, comment accepter la suppression arbitraire de cinq mille emplois en 1985 et cinq mille autres en 1986 ! Comment admettre la perspective de vingt mille emplois de moins en 1987. Une telle politique est-elle, par ailleurs, compatible avec la lutte contre le chômage, au moment où tant de jeunes diplômés ne trouvent pas de travail ? C’est pour toutes ces raisons que les fonctionnaires et les agents de plusieurs entreprises nationales ont décidé de faire la grève le 21 octobre.