1325024/11/1986POITIERS
On n’a pas mâché ses mots au congrès de l’UD FO. Dans le collimateur, la politique libérale…
Le vingtième congrès de l’UD Force ouvrière de la Vienne s’est tenu samedi au Bois de Saint-Pierre, rassemblant plus d’une centaine de militants et en présence de la secrétaire confédérale, Paulette Hofman ; du secrétaire régional, André Tourancheau et des représentants des UD FO de Charente, de Charente-Maritime, des Deux-Sèvres, de la Haute-Vienne, de l’Indre et de l’Indre-et-Loire.
Le rapport moral du secrétaire départemental Michel Gourdon brosse un tableau assez sombre de la situation sociale et économique et ne ménage personne. D’ailleurs, le discours est sur le registre anti-cohabitationniste : « Un gouvernement qui pratique le « libéralisme » à outrance avec un président de la République « socialiste ». C’est une situation intolérable pour les salariés et nous constatons l’échec total de la politique du gouvernement actuel et du précédent », dénonce le secrétaire de l’UD. « Échec total » : rien ne trouve grâce à ses yeux.
Ni l’emploi (« on n’hésite pas à parler d’une « stabilisation » à trois millions de chômeurs »), ni les prix, ni la compétitivité des entreprises... Quant aux trente-cinq heures, « elles sont restées en rade dans le port des illusions perdues ». Un congrès FO dur, dur pour les chantres du libéralisme auquel ne nous avaient pas habitués certains ténors nationaux. Forte de trois mille adhérents, l’UD FO de la Vienne tente d’élargir son implantation dans les entreprises malgré une régression syndicale sur le plan national qui touche toutes les centrales.
Treize sections nouvelles ont été créées depuis deux ans (voir encadré) à la force du poignet si l’on en croit Michel Gourdon : « Les patrons ne font pas de cadeau à ceux qui veulent prendre des responsabilités syndicales ; il y a un évident barrage à l’exercice du droit syndical et ce n’est pas spécifique à la Vienne ». Mais le combat continue dans un contexte pessimiste de précarité de l’emploi et de détresse sociale qui frappe la classe des 18/25 ans.
Pour Paulette Hofman, secrétaire confédérale, évoquant l’embauche des jeunes, il faut rester prudent sur les mesures d’incitation du gouvernement : « Ce que nous redoutons en l’absence de véritable création d’emploi, c’est que cette campagne se traduise par des suppressions de postes dans les tranches d’âges plus élevées ; partout, on nous signale cet effet pervers... », dit-elle.
FO n’accepte pas non plus les « palliatifs » du genre « petits boulots » : « Ce n’est pas une réponse à l’attente des jeunes », souligne le secrétaire régional, André Tourancheau. Un refus d’autant plus ferme que selon lui « jamais les entreprises ne se sont autant enrichies. « Il déplore que cette richesse ne profite qu’à une catégorie de privilégiés pendant que l’on assiste « à la disparition des acquis sociaux depuis cinquante ans ».
Treize nouvelles sections FO
- La SFENA (métaux) à Châtellerault, le 14 décembre 1984 ;
- Michelin (chimie) à Poitiers, le 20 février 1985 ;
- Crédit Immobilier du Poitou, le 5 mars 1985 ;
- Giron (métaux) à Châtellerault, le 15 mars 1985 ;
- Enertec-Schlumberger (métaux) à Poitiers, le 15 mars 1985 ;
- Hôpital de Loudun, créé par Claude Mazeau, le 13 mai 1985 ;
- Sécatol (métaux) à Saint-Benoit, le 13 mai 1985 ;
- Institut régional des jeunes sourds à Poitiers, le 24 Juin 1985 ;
- Capillon (TP) à Poitiers, le 16 septembre 1985 ;
- Union départementale des Sociétés mutualistes de la Vienne à Poitiers, le 29 octobre 1985 ;
- Section départementale du SNPRESS (Enseignement), le 18 décembre 1985 ;
- Section départementale du SNUDI-FO (Instituteurs), le 31 décembre 1985 ;
- Établissements Masteau (emballages bois), le 25 septembre 1986.
Trois syndicats ont été réactivés :
- Fonderies du Poitou à Ingrandes ;
- Laiterie de Saint-Cyr à Châtellerault ;
- Établissements Montenay à Poitiers.
Photo : Débats très suivis
le 28/04/2024 à 15:51
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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