1325828/11/1986POITIERS
Cinq cents manifestants ont répondu à l’appel de la CGT. Pas mal pour un thème sous perfusion financière.
« Ils consultent trop leur médecin », « y-a des abus », « ça coûte trop cher ». Non, ce n’est pas Monsieur Glandu qui pousse ces gémissements sur les causes du fameux gouffre de la Sécu, c’est le gouvernement et le patronat... rapporte la CGT, qui est descendue hier matin dans la rue selon un rite bien rôdé par deux manifs depuis la rentrée de septembre. Jeudi, la journée nationale d’actions lancée par la centrale de Krasucki a connu une honorable répercussion dans la Vienne : 500 personnes ont défilé - c’est mieux que les autres fois - jusqu’à la préfecture après un mini rassemblement devant l’immeuble de la SS, rue de Touffenet où Sylvette Rougier, secrétaire générale de l’Union locale a condamné sans appel le budget 87 proposé par la CPAM de la Vienne.
Deuxième étape : le Jardin des Plantes. Cette fois, le gros de la troupe est au rendez-vous, toutes banderoles dehors : « Mobilisation contre le recul social ». « CGT-Dassault : on a assez trinqué... 233 milliards volés sur les salaires de 83 à 86 », « CPAM-CAF : halte à la casse », « la Sécu aux travailleurs »…, etc.
Le cortège traverse le centre-ville qui semble en attente d’un autre évènement : au détour d’une rue piétonne un carré d’étudiants « anti-devaquistes » lance quelques slogans... timidement. On ne fraternise pas encore, on regarde, on s’inspire des anciens de la lutte sociale...
L’arrivée sur la place de la Préfecture donne lieu aux prises de parole mais il n’y aura pas de motion. Le nouveau préfet de région ne sera pas dérangé. Il a, il est vrai, pour sa récente prise de fonction, déjà un mouvement estudiantin sur les bras.
Jean Giraud administrateur CGT à la CPAM de la Vienne a pour mission d’apporter des munitions à cette lutte pour « sauver la Sécu » : « C’est une manifestation du rejet des décisions rétrogrades, prises par le précédent gouvernement notamment avec le ministre Beregovoy et son instauration du forfait hospitalier, de la poursuite par Georgina Dufoix du non remboursement de médicaments à taux plein ainsi que de la casse du Code de la Sécurité sociale en décembre 85 qui permet au gouvernement actuel d’arrêter ces mesures de rationnement des dépenses de santé », annonce-t-il en préambule d’une longue théorie de revendications (...).
A midi, le plaidoyer pour une une sécu – cette vieille dame que l’on a bousculée autant à gauche qu’à droite ces derniers temps – prend fin par un encouragement au mouvement revendicatif des étudiants.
Tirer la couverture sociale
La santé, vaste domaine dans lequel la CGT fait feu de tout bois. Et de dénoncer le timbre obligatoire dans le courrier adressé à la SS, le passage du forfait hospitalier de 23 à 25 F, la non-prise en charge à 100 % de certaines maladies, ainsi que de longues maladies non répertoriées, la suppression de l’exonération du ticket modérateur en cas d’arrêt de travail de plus de trois mois et la suppression de la prise en charge des médicaments remboursés à 40 % pour les personnes bénéficiant de l’exonération du ticket modérateur, etc...
La CGT revendique pour la famille : relèvement des allocations familiales et de l’allocation-logement.
Ajoutez à cela, la remise en cause de la retraite à 60 ans et l'on comprendra que la CGT veuille tirer à elle la couverture sociale.
Photo : 500 personnes ont défilé hier
le 28/04/2024 à 16:17
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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