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La CGT du Poitou-Charentes est en train de re-mobiliser les salariés des industries du bois et perçoit « quelque chose qui bouge » dans les entreprises. Cela pourrait s’expliquer par le seul fait que ces salariés, « qui ont du savoir-faire mais aucune qualification reconnue pour 70 % d’entre eux », ont des salaires « qui se situent au dernier rang et un pouvoir d’achat encore entamé par le chômage partiel ».

Mais cela s’explique aussi, selon le syndicat par « le bilan désastreux de ces dernières années » et les sombres perspectives qui provoquent l’inquiétude des travailleurs. C’est, pour la CGT, le fiasco de la « filière-bois, restée sans application malgré l’injection, pour la France entière, de 15 milliards de francs d’argent public entre 1982 et 1985. Le déficit extérieur français en produits du bois s’est creusé de 6 à 15 milliards en dix ans.

La France est pourtant le seul pays où les ressources forestières vont croitre à l’avenir, « mais si rien n’est fait, nous allons vers le sous-développement en matière de transformation des bois ». La CGT vient de réunir les représentants de quelques entreprises des Industries du bois. Ils ont constaté ensemble qu’en Poitou-Charentes on utilise maintenant davantage de bois locaux, « uniquement parce que le prix des bois africains a beaucoup grimpé ». Pour le reste, « la situation est à l’image du reste du pays : « l’argent public a servi aux restructurations, nos impôts ont subventionné des suppressions d’emplois. Deux ou trois grands groupes se taillent la part du lion, dont Pinault bien sûr qui a repris Isoroy après Ranger et dont on dit maintenant qu’il pourrait racheter ROL. Et ils abandonnent massivement des fabrications, négligent les investissements... ».

Compte tenu du potentiel qui demeure, naturel et industriel et de la nécessité de sauver l’emploi, la CGT veut faire partager la conviction que « le développement de la filière reste possible si les travailleurs agissent assez fort... ».