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1328731/12/1986POITIERS

TESRO VA FERMER SES PORTES

Une nouvelle société prendrait la suite

La nouvelle société des caravanes TESRO, à Chasseneuil, va connaître un nouvel épisode de sa longue et difficile histoire. Toutes les commandes en cours vont être honorées, mais par des salariés effectuant un préavis de licenciement. Le syndic, Me Munaux, adressera en effet d’un jour à l’autre une lettre de licenciement aux 42 salariés. Après quoi l’usine de Chasseneuil fermera ses portes, en janvier ou février. Une autre société devrait prendre le relais.

La société TESRO, fondée août 1984, avait dû déposer son bilan un an plus tard. Elle est toujours en redressement judiciaire. Mais « elle n’a pas prouvé sa rentabilité » : sa situation n’est pas dramatique, confirme le syndic, son bureau produit le « Drakkar » (un 4 x 4 jumelé avec une caravane) ne se vend pas mal, mais la société demeure déficitaire, elle ne gagne pas d’argent. Elle n’est en mesure ni de présenter un concordat à ses créanciers, ni bien sûr de racheter les actifs de l’ancienne société Tesser:ault (en liquidation des biens).

Le déficit s’explique en partie par le fait que les locaux, conçus lorsque l’usine produisait dix fois plus, sont devenus complètement inadaptés et beaucoup trop coûteux. D’où la décision du P-DG, M. Bernard Brun, de les abandonner. Cette semaine, l’usine est fermée pour congés.

La production va donc reprendre le 5 janvier pour satisfaire les commandes. Puis une nouvelle société sera créée, qui s’installera dans d’autres locaux à Chasseneuil ou ailleurs et qui ne reprendra qu’une vingtaine des salariés. M. Brun aurait l’intention de racheter, aux administrateurs de la liquidation, la marque Tesserault qui garde une certaine notoriété. Mais son désir est de ré-orienter la production, outre le « Drakkar », vers la finition de caravanes à partir d’éléments importés et la fabrication de sièges pour handicapés.

Une vingtaine de salariés repris

Pour le syndic, compte tenu de l’état du marché de la caravane, Tesro n’a aucune chance de rivaliser avec les grands fabricants sur les produits courants. L’entreprise n’a pas d’autre choix que de tenter sa chance sur les produits de luxe.

A l’annonce de la prochaine disparition de l’entreprise actuelle, une vingtaine d’anciens salariés, actionnaires mais néanmoins licenciés, posent le problème de « l’utilisation des apports personnels (indemnités de licenciement) et des 110 millions de centimes versés à Tesro par l’État, par le biais des salariés. Jusqu’à présent, le conseil d’administration a été incapable d’en rendre compte, ainsi que de leur remboursement. Face à la déconfiture de Tesro menée par cette direction ». Ils demandent dans les plus brefs délais une réunion entre toutes les parties « afin que toute la lumière soit faite et que ce scandale se termine... ».

Sur ce point, Me Munaux ne laisse guère place aux illusions : « Les anciens salariés sont créanciers chirographaires (sans hypothèque ni privilège) pour leurs apports en comptes courants, mais même pas créanciers du tout quant à leurs actions. Ce système de primes est excellent lorsque ce sont les salariés eux-mêmes qui reprennent l’affaire ». « Ici, il est regrettable que la direction de l’époque les ait entraînés dans cette aventure. Certains se servent ainsi des salariés pour se faire une trésorerie à bon compte... ».

 

 

le 28/04/2024 à 19:58

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

métallurgie, caravane, fermeture, licenciement, reprise

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