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La journée d’actions CGT n’a pas fait le plein. Mais on s’est « ressourcé » à la gare

La détermination du Premier ministre et le « vœu » du président de la République de voir l’inflation jugulée ont-ils désamorcé en partie cette journée d’actions lancée par la CGT ? Toujours est-il que la manifestation prévue hier matin vers 11 heures à l’appel de l’UD CGT n’a rassemblé que 150 personnes devant les grilles de la préfecture de Poitiers. Le plus mauvais score depuis septembre 1986...

Seul le noyau dur des militants s’est déplacé pour écouter dans un premier temps Marc Laprie, un des secrétaires de l’UD CGT. « Les vrais nantis sont les patrons ». « La bourse, ce temple de l’argent, a augmenté de 50 % », telles sont les phrases-choc destinées aux tenants de la lutte des classes. Mais l’objectif de cette manifestation était d’apporter un soutien aux cheminots en grève. C’est à la gare que l’ensemble des manifestants devait se rendre pour fraterniser avec les camarades de la SNCF.

Le secrétaire général de l’UD CGT, Francis Martin, mit l’accent sur la nécessité de « tenir pour recueillir les fruits du combat ». Un représentant des cheminots prit la parole à son tour pour expliquer le mouvement qui se poursuit depuis plus de 19 jours. La FEN a assuré de son soutien moral et financier avec un premier chèque de 2.000 F. Versé sur le compte des grévistes. Une goutte d’eau vraisemblablement pour les familles des employés de la SNCF confrontés à l’amputation du salaire de plus en plus sensible avec la prolongation de ce conflit social. Ceci explique sans doute la légère reprise des « roulants » symbolisée par l’arrivée en gare de Poitiers à 12 heures d’un train de voyageurs en provenance de Paris suivi d’un train de marchandises.

Le scénario du blocage sur la voie d’un convoi s'est reproduit comme lundi matin, Quelques cégétistes se placent devant le « Paris-Bordeaux ». La police arrive avec à sa tête le nouveau commissaire Nicolas fraîchement nommé à Poitiers qu’accompagnent une trentaine de gardiens de la paix. Le responsable des forces de l’ordre demande aux manifestants de laisser au sens propre « la voie libre ». Réponse en forme de revendications syndicales du porte-parole des cheminots qui finalement donne le signal de la dissolution de la manif. A midi 10 minutes, l’express repart. Dans la foule un gréviste désabusé ne cache pas son intention de « laisser tomber » le mouvement si cela dure un jour de plus. Dans le train, les « usagers » soupirent résignés. Pas de cris ni d’injures, le convoi passe...

Photos : D’un côté le commissaire Nicolas et les forces de police, de l’autre les manifestants CGT – Le groupe des manifestants s’est rendu à la gare pour apporter leur soutien aux grévistes