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1330408/01/1987VIENNE

LE CHAMPIGNON ÉGALITAIRE

La SOCOTRA de Châtellerault et la CFDT viennent de signer le premier plan d’égalité professionnelle du département

La CFDT et la direction de la SOCOTRA - conserverie de champignons installée zone industrielle de Châtellerault - ont signé un PEP, plan d’égalité professionnelle. Un événement d’importance pour le personnel féminin de cette usine et de son associée la COPROVAL de Loudun.

Idée de départ : la nécessité de faire évoluer les formations ouvrières dans l’agro-alimentaire. Un secteur que les biotechnologies vont profondément modifier mais qui ne comporte encore qu’un fort pourcentage d’OS et de manœuvres : 82 % au total, dont la moitié de femmes. Pas facile, dans ces conditions, de moderniser.

Former bien sûr, mais rien n’était jusqu’alors vraiment adapté. Il fallut avant tout modifier les pédagogies, afin d’obtenir les qualifications souhaitées.

Au cœur de ce dossier national, le Nord de la Vienne. La production et le conditionnement du champignon de Paris y représentent une activité importante. « Encore » serait-on tenté d’écrire, car la Hollande, l’Espagne et la Chine se montrent des concurrents... vénéneux !

L’arrivée des technologies nouvelles va bouleverser une activité où le travail manuel occupe une large place. A la SOCOTRA et à la COPROVAL, l’effectif salarié féminin – 75 % - réalise le parage et le triage du champignon, sa manutention.

Le plan d’égalité professionnelle devrait offrir à ces opératrices l’accès à des postes nouveaux : essentiellement la conduite de machines automatisées.

Sur 1.200 heures étalées de janvier à octobre, cette formation va d’abord concerner 18 stagiaires - douze de la SOCOTRA, six de la COPROVAL - occupant actuellement un emploi « particulièrement menacé par l’évolution technique ». Le stage débutera par une mise à niveau des participantes et se poursuivra avec des entreprises déjà équipées d’automatismes de conditionnement. « Piloté » par la FAFCA (fonds d’assurances formation des salariés de la coopération agricole), il sera validé par l’obtention du CAP. Coût total : 1.980.000 F couverts par l’État, la région, le FAFCA et les entreprises elles-mêmes.

Cette expérience pourrait ouvrir la voie à d’autres. Une perspective « dynamique » qui permettrait par exemple, d’associer l’ensemble du personnel à l’évolution de la SOCOTRA.

Dans l’accord d’entreprise signé le 23 décembre, la direction a pris plusieurs engagements. Les salariés ainsi formés « auront priorité pour accéder à des postes plus qualifiés » ; dans les diverses catégories professionnelles où les femmes sont peu représentées (ouvriers qualifiés, maîtrise, encadrement), la SOCOTRA s’efforcera d’arriver à « une plus grande mixité des emplois par recrutement ou mobilité interne » ; des études sur les conditions de travail pourront être effectuées par l’ANACT « qui proposera à l’entreprise des améliorations jugées souhaitables ». Exemplaire non, ce premier PEP dans la Vienne ?

Rectificatif dans la “NR” du 09 janvier 1987

Dans notre édition d’hier, page 3, l’article intitulé « Le champignon égalitaire » parlait d’une association entre la Coproval de Loudun et la Socotra de Châtellerault. Les deux entreprises ne sont « associées » que pour l’opération de plan d’égalité professionnelle. Elles gardent leur entière indépendance par ailleurs, en particulier aux plans financier et commercial. Dont acte.

 

 

le 29/04/2024 à 17:16

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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