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1331210/01/1987CHATELLERAULT

LA SFENA S’EXPLIQUE

Dans notre édition d’hier jeudi nous évoquions de possibles suppressions de postes à l’entreprise SFENA, laquelle compte trois ateliers, deux en Région parisienne, le dernier à Châtellerault. Selon la CGT, qui avait organisé une réunion du personnel le lendemain du comité central d’entreprise tenu en présence du P-DG du groupe, M. Guigue, il était en effet question de faire baisser l’effectif global de 284 unités dont 107 sur le site de Châtellerault qui compte un peu plus de 800 employés.

Une annonce qui choquait fortement les élus du personnel, d’autant que pour eux, et d’après ce qu’on leur avait dit, « les carnets de commandes n’avaient jamais été aussi remplis, l’équilibre financier devait être obtenu et le chiffre prévisionnel pour 87 apparaissait correct ». Dans ces conditions, la CGT appelait les salariés SFENA à participer massivement à la manifestation de l’aéronautique du 15, les employés décidant aussi à l’unanimité d'une journée d’action avec débrayage le mardi 13, cela « afin que personne ne parte »

La direction de la SFENA restant muette sur la question, nous avons contacté ce vendredi le directeur de l’unité de Châtellerault, M. Rozier. Pour celui-ci, la réunion du comité central d’entreprise n’avait rien d’extraordinaire puisque chaque année un point est fait concernant le passé et l’avenir de l'entreprise. « C’est dans ce cadre », ajoute-t-il, « qu’un constat de sureffectif a été fait pour l’ensemble du groupe et particulièrement Châtellerault. Cependant, en aucun cas, il n’a été fait état des modalités à partir desquelles la question serait résolue ».

Pour la procédure qui pourrait être mise en place, il faudra donc « attendre que les mesures proposées par la direction soient soumises au comité central d’entreprise en février, avant cela, rien de précis ne pourra être avancé ».

Quant aux raisons elles-mêmes de ces possibles suppressions de postes elles sont doubles selon M. Rozier qui parle d’un « important problème de rentabilité, lequel ne permet pas de supporter une sous-charge de travail, même temporaire ». De quoi donc se poser question à propos de l’année 88 qui, d’après la CGT, serait une année pléthorique au niveau du chiffre d’affaires et des commandes, mais là encore, M. Rozier est affirmatif : « De toute façon, dit-il, il est faux de parler d’une année excellente, simplement les équilibres pourront être atteints. Mais s’il y a un aspect relativement positif, un certain re-départ, il faut signaler que cela ne concerne pas l’unité de Châtellerault qui, donc, subit la crise de plein fouet ».

Sur la question du gyrolaser dont on sait que cette réalisation de pointe équipera l’aviation militaire, on lui a préféré les américains d’Honeywell pour l’aviation civile, M. Rozier note seulement : « Cela fait partie du problème. Ce n’est pas un point essentiel mais il a accru les difficultés dans la mesure où tout devrait démarrer en 87, ce qui aurait modifié positivement le chiffre d’affaires, les rentrées d’argent, la charge de travail... ». Et de souligner enfin, « il faut bien savoir que nous nous orientons de plus en plus vers l’informatique, l’électronique les logiciels ; des domaines qui demandent plus de cerveaux que de bras, s’orientent plus vers la recherche que les fabrications ».

 

 

le 29/04/2024 à 17:32

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

aéronautique, patronat, licenciement

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