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En même temps que journée de l’aéronautique...

Double manifestation ce jeudi après-midi devant les portes de la sous-préfecture... l’une dans le cadre de la journée de l’aéronautique CGT qui, originellement devait regrouper la SFENA et la SOCHATA, les deux entreprises concernées ; l’autre vis à vis des problèmes qui se posent à la SFENA, où l’on parle suppression de postes et licenciements éventuels. Dans ce dernier cas, une motion due à l’intersyndicale CGT, CGC, CFDT, FO a été déposée - on en lira le texte ci-après - cela avant la réunion du comité du personnel qui doit se tenir ce matin avec l’un des membres de la direction générale du groupe. On se rappellera en effet qu’un ultimatum avait été déposé par les salariés châtelleraudais il y a quelques jours, à savoir que des réponses devraient être données suite aux questions posées par les salariés, avant ce vendredi matin. Face à M. Blanchou, sous-préfet, l’intersyndicale a donc déclaré :

« Différentes mesures ont été prises par la direction générale depuis 1982 pour résoudre les problèmes de la société :
- 1982 : contrat de solidarité, pré-retraite ;
- 1983 : contrat de solidarité, réduction du temps de travail;
- 1984 : FNE ;
- 1985 : FNE.

« Le 7 janvier 1987, lors d’un comité central d’entreprise, la direction générale annonce que l’année 1987 sera une année où la société doit prendre des mesures, pour pouvoir en 1988, réaliser des résultats financiers correspondant à ses objectifs. Une des premières mesures envisagées est la suppression de 269 à 284 postes, compensée par la création de 86 postes. Cette mesure toucherait l’établissement de Châtellerault sur 107 postes à supprimer et aucun à créer.

« Ces suppressions de postes répondent aux objectifs suivants :
- 1. Supprimer les effets de sous-charge ;
- 2. Réduire les niveaux hiérarchiques pour jouer sur les structures de la société ;
- 3. Réduire les budgets d’auto-financement des études.

« Pour l’intersyndicale SFENA, cette démarche de la direction est purement financière et ne prend pas en compte l’aspect social du fonctionnement de la SFENA ainsi que l’environnement économique de la région de Châtellerault. Nous attendons des pouvoirs publics qu’ils jouent leur rôle. Nous sommes pour le maintien des effectifs et du potentiel technique de l’établissement de la SFENA Châtellerault ».

« Pas corporatistes »

Par ailleurs, les délégués CGT devaient s’entretenir avec M. Blanchou, sur les problèmes que connaît l’aéronautique et qui entraînent des actions, lesquelles « n’ont pas pour objet la défense d’intérêts corporatistes de l’industrie en cause, mais concourent, comme celle des agents de la fonction publique, à enrayer les causes qui font qu’aujourd’hui le pays s’enfonce de plus en plus dans la crise… A preuve l’incapacité où nous sommes de satisfaire les besoins élémentaires des gens tandis que l’on peut placer des satellites sur orbite ».

Et la CGT dit « rejoindre l’abbé Pierre » sur certaines de ses considérations, parle de la situation dans les entreprises où « tout est sacrifié en fonction des seuls résultats financiers », ce qui oblige à exercer des pressions pour sauver l’essentiel, à savoir « assurer une place de l’industrie nationale dans la concurrence internationale, consolider les acquis face à la pression des USA, gagner des points, élargir les horizons de la vente... ».

Photo : Les manifestants devant la sous-préfecture