1335223/02/1987VIENNE
Le dossier des responsables CGT de l’agro-alimentaire sur les laiteries coopératives du Poitou-Charentes est solide, bien documenté et, comme il fallait s’y attendre, il ne fait aucune concession.
La conférence organisée à Niort autour de Paul Samoyaux, de son frère Jean-Claude, un spécialiste venu du Mans ; de Freddy Huck, secrétaire général national et de Jean-Pierre Papot, des Deux-Sèvres, a lancé le débat dans toutes les directions : matériel et structures vieillottes, personnel mal payé, souvent exploité, collectes de lait en baisse, avec en prime un coup de patte lancé à l’adresse de certains dirigeants de la FDSEA que l’on trouve un peu partout aux postes de commandes : Crédit agricole, MSA, mutuelles agricoles et laiteries. Un cumul un peu voyant et qui, selon la CGT, est dommageable.
Les quotas laitiers de M. Rocard ne sont pas non plus en odeur de sainteté et ils ont été dénoncés avec vigueur. C’est M. Papot qui brandit les chiffres : la collecte de lait de vache représente aujourd’hui 3,6 % de la collecte nationale contre 7 % en 1970 ; le prix du lait est inférieur de cinq centimes à celui payé en Bretagne et dans les Pays de Loire.
Pour le lait de chèvre, la collecte a baissé de 14 % en cinq ans, la filière est totalement inorganisée et l’on peut avoir des craintes lorsque l’on constate qu’une véritable razzia est organisée sur la chevrette en Deux-Sèvres...
Et le « procureur » Papot n’en a pas terminé avec ses accusations : en ce qui concerne la gestion des entreprises, c’est l’empirisme le plus complet ; il y a des insuffisances sur le plan de la commercialisation et une faiblesse coupable du dynamisme commercial. Chacun part de son côté à la conquête des marchés et le résultat n’est pas à la hauteur des espérances. La boucle sera bouclée lorsque l’on apprendra que les salariés ne reçoivent pas toujours le SMIC et qu’ils font de plus en plus d’heures supplémentaires... Un dossier et un procès à la clé.
Que faire pour modifier l’ordre des choses et faire en sorte que tout allie mieux ? Employer l’argent du Crédit agricole pour moderniser les structures et le matériel, favoriser les fusions ou les unions et donner aux hommes les possibilités de se recycler pour être toujours mieux armés. Tout un programme.
le 08/05/2024 à 10:32
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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