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1336109/03/1987CHATELLERAULT

MICROMÉCA : LE REVERS DE LA MEDAILLE JAEGER

Les sections syndicales CGT et CFDT de l’usine Microméca nous communiquent : « La direction Microméca, filiale 100 % Jaeger née en 73, installée rue Aglophile-Fradin (anciens locaux Gallus) par déplacement de l’atelier d’outillage de l’usine Jaeger zone Nord, a annoncé aux élus du personnel, mercredi, un projet de licenciements concernant quatorze personnes sur un effectif actuel de 74 salariés alors que, et le paradoxe est flagrant, le carnet de commandes est satisfaisant pour les mois à venir.

Microméca, spécialisé dans l’élaboration et la fabrication de mécanique de précision est victime du désengagement Jaeger (80 % des travaux Microméca étaient destinés à Jaeger en 79 contre seulement 35 % en 86) mais est aussi victime d’une concurrence sauvage dans son secteur d’activités.

En 86, 8 personnes sont parties en pré-retraite à 55 ans et cela a influé très négativement sur les frais des structures. Sur les 14 personnes concernées par le licenciement, 6 font partie du personnel productif, et 8 du personnel lié aux structures (dont 2 FNE).

S’il est notoire que la situation actuelle est la conséquence d’une gestion antérieure déficiente (un nouveau directeur a été nommé au 1er janvier), il est regrettable qu’au moment où le groupe Jaeger se félicite du résultat des efforts entrepris par le biais de l’électronique, celui-ci se désintéresse d’une partie du personnel ayant participé au résultat par la fabrication d’outillages.

En effet, on annonce des licenciements sans qu’aucune des personnes concernées (la liste ne sera connue que le 20 mars) n’ait été entendue pour rechercher les éventuelles possibilités de reconversion interne (par le biais de la formation par exemple) ni qu’aucune étude sérieuse de reclassement n’ait été étudiée au sein du groupe.

Pourtant Microméca, grâce aux propositions de modernisations émises par les organisations syndicales et à la ténacité de celles-ci, est depuis quelques années en pointe tant sur le plan investissements (fraiseuses et tour à commandes numériques, électro-érosion par enfonçage, électro-érosion à fil, rectifieuse en coordonnées, etc.), qui a représenté 9 millions de francs en 84-85, que sur le plan de formation du personnel : Microméca est une entreprise qui bénéficie d’aides financières importantes avec un plan de formation 85-86 de près de 1,7 million de francs financé à hauteur de 1,08 million par les aides publiques.

La poursuite des plans de formation doit consister à transformer des emplois traditionnels à des emplois intégrant les nouvelles technologies et une nouvelle organisation du travail basée sur la polyvalence et la réorganisation de l’entreprise.

Les organisations syndicales CFDT, CGT émettront donc un avis défavorable sur ce projet de licenciement au prochain comité le 12 mars ; elles dénonceront la situation de pourrissement dans laquelle le groupe l’a laissé s’enfoncer et dénoncera son manque de clairvoyance malgré les alertes formulées depuis quelque temps par les instances du personnel. Les organisations syndicales proposeront que soit étudié un schéma et un projet d’entreprise qui s’appuie sur les besoins que nous imposent l’industrie d’aujourd'hui et non sur d’hypothétiques sureffectifs ».

 

 

le 08/05/2024 à 13:12

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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