1337521/03/1987POITIERS
Le discours des cadres de la CGC, aujourd’hui, est à tonalité économique bien plus que sociale. Les revendications catégorielles s’effacent devant « le manque de résultats » d’une politique économique dont la CGC accepte pourtant les orientations. Paul Marchelli animait hier à Poitiers l’assemblée générale de l’Union régionale Poitou-Charentes. Ici comme ailleurs, il fait le constat « qu’on est arrivé au bout du traitement social du chômage ». Et qu’il augmentera encore « de 150 à 200.000 demandeurs d’ici la fin de l’année, sans une action volontariste sur la création d’entreprises ».
La CGC est passée à l’initiative dans ce domaine, avec l’objectif de mettre en place dans chaque département une « structure » d’aide à la création. En l’occurrence, il s’agit de groupement d’intérêt économique où une équipe de cinq ou six personnes, aidées de bénévoles, proposent : études de marché, soutien logistique, administratif, aide à la gestion, etc.
Beaucoup d’organismes déjà se disent en mesure d’apporter ces aides. Mais « demandez aux créateurs, les démarches sont toujours aussi longues et les obstacles nombreux », objecte P. Marchelli.
Pour le conforter dans l’idée que le besoin est réel, il y a aussi la réussite des premières expériences. De tels GIE sont constitués dans les Bouches-du-Rhône, les Pyrénées Orientales, le Var (465 créations en 14 mois), la Bretagne, etc. Avec des partenaires variés : chambre de commerce, FO, centre des jeunes dirigeants, CFDT, etc.
Pour ce qui concerne le Poitou-Charentes, c’est sans doute en Charente-Maritime que l’initiative aboutira le plus rapidement. Il s’agit de résoudre le paradoxe qui veut que la France ait « plusieurs millions de candidats déclarés à la création d’entreprise, et un tissu de PMI dramatiquement plus faible que les pays voisins... ».
De sa visite dans la région, le président de la CGC retient qu’elle a des atouts pour espérer renverser la tendance : « le TGV, la centrale de Civaux, mais surtout le Futuroscope ». Il s’est déclaré « enthousiasmé » par une réalisation qui allie les nouvelles technologies, les loisirs et la formation : « Nous avons sur l’étranger un retard catastrophique en matière de formation professionnelle, malgré les 40 milliards par an qu’elle absorbe. Nous avons demandé la mise à plat de tout le système et la création d’un grand ministère de la Formation. Il faut que les salariés deviennent des salariés étudiants... ».
le 09/05/2024 à 09:53
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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