1339915/04/1987CHATELLERAULT
Pas de mise en chômage et reprise du travail effective…
Suivant un plan qu’on avait pu annoncer comme possible dès l’ouverture du conflit qui a opposé plusieurs fois la direction de l’entreprise SFENA et l’intersyndicale composée, rappelons-le, de la CGT, la CFDT, FO et la CGC, la négociation a pu aboutir entre les uns et les autres, durant la nuit de lundi à mardi, permettant par là même une reprise effective du travail... Politique des petits pas en avant, elle a vu, après le blocage de départ qui avait entraîné la grève et l’occupation de l’unité châtelleraudaise, la direction revenir sur la possibilité de licenciement pour vingt-trois employés, tandis que les syndicats acceptaient le principe de départs en préretraite pour quarante-trois personnes âgées de plus de 55 ans et bénéficiant de conventions FNE... A partir de là, et d’autres points d’accord que l’on découvrira plus loin, les représentants du personnel pouvaient accepter les propositions de la direction tout en gardant la tête haute. Ce qui, semble-t-il, a été compris ainsi de la plupart de leurs collègues puisque sur 714 votants (participation de 83,50 %), on aura dénombré ce mardi matin pour la reprise du travail, 597 « oui », 112 « non » et 5 bulletins nuls.
107 suppressions envisagées
Historique ? Tout devait commencer début janvier par l’annonce de la direction générale - M. Guigue - au cours d’un CCE, de la mise en place d’un plan social visant à supprimer 107 postes, jugés en sureffectif à l’établissement de Châtellerault. Aussitôt une intersyndicale se constituait qui, après quelques semaines d’actions diverses, voyait ramenés les chiffres à 70 postes en sureffectif, qui pourraient être traités par 43 FNE et 23 conventions de conversion. Les organisations syndicales se mettent alors au travail et proposent des solutions permettant de dégager des économies, mais le plan social étant maintenu, l’occupation des lieux est votée le 9 avril. Des négociations ont alors lieu, une durant la nuit de lundi à mardi qui, outre les délégués syndicaux, voit se déplacer à l’hôtel de l’Univers l’Inspecteur du Travail, M. Guigue, P-DG, le directeur des relations de travail du groupe, M. Rozier, directeur local... A 3 h 15 du matin, la direction s’engageait sur un processus en contrepartie de la reprise du travail. Si, pour l’intersyndicale, tout n’est alors pas parfait - il reste des incertitudes ; il faudrait savoir se mobiliser si besoin était... - il reste que l’accord permet de répondre globalement aux justes interrogations du personnel, concernant la pérennité de l’établissement, l’engagement à ne pas licencier sans solution de reclassement, la prise en compte de l’aspect volontariat ».
Principaux points d’accord
- Volonté de la direction générale de maintenir et développer les activités dans un souci de garantir et développer l’emploi ;
- Toute mesure nouvelle de restructuration ne se traduira pas par des licenciements ;
- La direction s’engage à ne pas licencier les salariés concernés par le congé de conversion à l’issue duquel ils n’auraient pas eu d’offres d’emploi acceptables (même lieu ou salaire équivalent) et retrouveraient dans ce cas le plein effet de leur contrat de travail initial. La direction s’engageant par ce fait à ne pas inscrire de personnel au chômage ;
- Les congés de conversion s’adresseront en priorité aux salariés volontaires ;
- et l’on notera aussi que les représentants du personnel seront associés au dispositif, que des efforts importants seront engagés pour la formation à de nouveaux métiers et que les travaux en vue d’économies, réalisés par les conseils d’ateliers, seront réellement exploités.
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le 17/05/2024 à 18:39
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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