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1343504/06/1987POITIERS

LA CGT N’ENTEND PAS BAISSER LA GARDE

A l’image d’autres organismes, mouvements, partis ou syndicats, la CGT s’est, elle aussi, structurée au niveau de la Région. Mais militer au sein d’un syndicat, d’une union locale, ce n’est pas, d’emblée, prendre la dimension régionale de son action, de son militantisme. Et, ici comme ailleurs, la « régionalisation » d’un syndicat, ce n’est, le plus souvent que l’addition de forces locales, départementales.

Et cela ne suffit guère à développer une véritable stratégie régionale.

C’est dire si, pour la CGT, la réunion de sa conférence régionale constitue un temps fort. Niort et l’UD des Deux-Sèvres accueillaient hier quelque cent trente dirigeants d’Unions départementales, venus de la Vienne, de la Charente et de la Charente-Maritime. Une occasion pour Jean-Pierre Jallais, le secrétaire régional, de galvaniser ses troupes. Et pour... les troupes de mesurer, à la présentation des grands problèmes sociaux de l’heure, l’importance de la tâche à accomplir.

La dernière conférence régionale avait eu lieu en mai 84. En trois ans, le nombre des salariés est passé en Poitou-Charentes de 443.000 à 439.000. Deux chiffres qui, pour la CGT, sont indicateurs d’une « politique réductrice, liquidatrice de l’activité humaine ». Et ce d’autant plus que le tertiaire n’est plus en mesure aujourd’hui, de compenser ces pertes d’emplois.

Aussi pour la CGT, l’objectif est-il de s’opposer à « ces destructions massives », et d’entamer « un mouvement porteur d’exigences pour la réindustrialisation du Poitou-Charentes ». Un mouvement déjà lancé à La Rochelle, sur le site des chantiers navals et qui doit « dépasser la protestation », « aides à de multiples actions, exiger le travail profond de nos syndicats, permettre la continuité de la mobilisation ».

L’action de la CGT, sur le plan de la Région, doit passer par les structures régionales : conseil régional, comité économique et social, chambres consulaires, union patronale régionale... Partout, et sur tous les fronts, la CGT entend mener le combat pour tenter « d’enrayer la casse, car les régions sont en fait utilisées pour accentuer la dérive supranationale et imposer une soumission accrue de notre pays aux multinationales ».

Le Futuroscope constitue à cet égard un symbole aux yeux de la CGT qui voit en lui un « cache-misère destiné à faire passer la casse en douceur, un instrument pour une recomposition d’activités livrées aux monopoles ».

Dans le même temps, souligne la CGT, la centrale de Civaux continue à prendre du retard. Un retard chiffré « à plusieurs milliards de centimes ».

Mais, au-delà de Civaux et du Futuroscope, des grandes entreprises telles la SFENA, Rhône-Poulenc, Leroy-Somer, Alsthom - autant de terrains propices aux luttes avec des syndicats forts - la CGT manifeste aujourd’hui sa ferme intention de redéployer ses actions en faveur des salariés des PME et des employés. Deux secteurs où son implantation demeure quasi marginale, mais où, précisément, l’action des militants autant que des responsables des unions locales et départementales doit se manifester.

Les prud’hommes n’ont pas été absents de cette conférence régionale. La mobilisation n’a pas encore sonné à la CGT mais il est clair que l’objectif sera de faire mieux encore que les 28,6 %, tous collèges confondus, aux dernières élections dans les comités d’entreprises de la Région.

Mais, pour l’heure, la conférence régionale de Niort était essentiellement destinée à redonner une cohésion indispensable au travail des responsables locaux et départementaux appelés à vivifier la réflexion régionale.

 

 

le 21/05/2024 à 15:22

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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