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Le projet de privatisation des PTT - poste et télécommunications - risque de ne pas passer comme une lettre à la poste ! Les milieux politiques de l’opposition commencent en effet à donner de la voix par ancien ministre, Louis Mexandeau, interposé et dans les rangs des postiers la grogne se développe également. A preuve, le rassemblement organisé hier matin au pied de la Direction régionale des Télécommunications à l’initiative de la CGT, dans le cadre d’une journée de grève. Une bonne centaine de personnes s'y sont retrouvées et en fin de matinée une délégation a été reçue par le directeur régional, Michel Soual.

L’action engagée par la CGT - qui déplore de ne pas trouver pour l’instant les autres syndicats à ses côtés - vise au retrait pur et simple du projet Longuet.

« Il est ni amendable ni négociable », souligne Christian Lanneau, secrétaire syndical.

Et celui-ci de brosser un tableau apocalyptique d’une privatisation, « qui entraînerait des milliers de licenciements et le démantèlement de notre industrie de pointe », qui a acquis une position de leader dans le domaine des centraux téléphoniques, des minitels ou de la fibre optique. « Ainsi, tient à préciser Christian Lanneau, ce ne sont pas seulement nos intérêts de fonctionnaires que nous défendons ».

A noter que les cégétistes voient dans le projet de téléport du Futuroscope une illustration anticipée de la privatisation. En effet, les communications internationales qui transiteront sur le site de Jaunay-Clan pourront ne plus être assurées uniquement par les PTT. Ce qui constitue donc à leurs yeux « une brèche dans le monopole ».

Il est à penser que les intentions de M. Longuet n’ont pas fini de soulever des vagues et que des opposants venus d’horizons très divers se mettront en travers de sa route. A la CGT on considère comme premier résultat le fait que les syndicats seront reçus le 22 septembre.

Peu de perturbations

Selon la Direction départementales des Postes, le mouvement n’a eu que très peu d’incidences sur les services, y compris la distribution du courrier où l’on ne comptait qu’une trentaine de grévistes sur cinq cents.

Du côté de la CGT les chiffres sont plus optimistes puisqu’on fait état de cinq cents grévistes dans le département, compte non tenu des équipes de nuit du centre de tri.

De même source, on nous communique les pourcentages par établissement : Caisse d’Épargne, 43 % ; Direction départementale des Postes, 25 % ; Recette principale, distribution Poitiers, 19 % ; centre de construction des lignes, 36 % ; central téléphonique de Châtellerault, 33 % ; central téléphonique de Poitiers, 10 % ; Agence commerciale des Télécommunications, 20 % ; centre de tri (équipe de jour), 41 %.

Photo : Les grévistes CGT rassemblés hier matin à Touffenet devant la direction régionale des Télécommunications