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Congrès de l’Union locale et exposition ouverte à tous, vendredi, pour les 80 ans de l’Union locale CGT

« Nouer des relations corporatives et étudier les questions exclusivement économiques entre tous les syndicats, nationalement et internationalement », tel était le premier des cinq statuts de « l’Union des syndicats ouvriers de Chauvigny » fondée le 1^er mai 1907 par Pol Jouteau. Peintre artisan et salarié dans le bâtiment, il fut le premier responsable de l’Union locale CGT à Chauvigny et ce jusqu’en 1945.

Une union qui s’était également donnée pour but de « concourir au progrès moral et matériel des travailleurs des deux sexes ; de représenter et défendre les intérêts généraux des syndicats et développer l’organisation des cours professionnels ; de solidariser les efforts des travailleurs syndiqués dans le but d’améliorer leur situation matérielle, d’assurer leur indépendance et d’élever leur personnalité intellectuelle et morale ; de tenir une statistique des conditions du travail dans différents pays ».

Des statuts toujours en vigueur mais dont les priorités ont changé aujourd’hui.

Les années de lutte

En 1907, c’est à la demande des carriers, ouvriers du bâtiment et cordonnier qu’a été créée l’Union. Ensuite sont venus se joindre à eux céramistes (1920), ameublement (1920), communaux instituteurs et tramway (1921), tailleurs de pierre et scieurs à la mécanique. Tous les travailleurs se sont d’abord retrouvés à la Maison du peuple, rue du Berry, avant d’aller rue de Châtellerault, dans une partie de l’école maternelle. L’ancienne salle des halles est devenue leur local en 1920 et c’est là que se tiennent encore aujourd’hui permanences et réunions.

Pour fêter les 80 ans de la CGT dans notre ville, l’Union locale a bien fait les choses. Une exposition retracera l’histoire du cégétisme chauvinois depuis sa création. Une somme importante de documents trouvera sa place à la salle Jean-Arnault, le vendredi 25 septembre, contant l’évolution de ce mouvement qui fut anarcho-syndicaliste jusque dans les années 36.

Les victoires des ouvriers y sont présentées tels les congés payés de 36. Les moments de retrouvailles aussi avec les menus des banquets du 1^er mai. Les actions de solidarité comme les collectes en faveur des malades en 37, celles pour les réfugiés espagnols ou pour les Espagnols combattants dans leur pays. Les activités de la CGT en faveur de la paix comme « la collecte pour le sou » de 1937 mais aussi des luttes beaucoup plus près de nous : contre la guerre au Vietnam par exemple.

La cité « rouge »

Un document écrit du 16 juillet 1934 retrace l’appel du comité de défense antifasciste contre une invitation lancée à la population pour une kermesse d’embrigadement. Une époque où Chauvigny était appelée « la rouge » et où les luttes des travailleurs se faisaient vives. Une photo du 28 avril 35 montre le 23^e congrès CGT dans la ville et l’on verra également des documents sur la céramique en 36. En particulier, le conflit qui opposa les ouvriers à Fernand Deshoulières, se soldant par douze licenciements et retracé dans « La Vienne syndicaliste ».

Et puis le célèbre drapeau noir (que l’on peut voir en tête d’un défilé des carriers dans le livre réalisé par la MJC de Chauvigny, « Raconte-moi la pierre ») sera exposé vendredi. Il avait été donné à la section par Griffuelhes, secrétaire général de la CGT quand l’UL fut créée à Chauvigny. Une relique qui a stigmatisé les luttes des travailleurs de longues années durant.

L’UL a compté de très nombreux adhérents depuis sa création en 1907 comme en témoignent les livres de cotisation. Vendredi, forte de dix sections et d’adhérents isolés, elle attend tous les Chauvinois sympathisants pour fêter avec eux ses 80 ans. Après son congrès, qui se terminera vers 17 h, Georges Pruvost, secrétaire général de l’Institut de l’histoire sociale de la CGT inaugurera l’exposition à la salle Jean-Arnault. Un buffet froid suivi d’un bal clôtureront cette journée de fête pour la CGT.

Photo : Ouvriers carriers de Chauvigny pendant les grèves de 36. Photo tirée de « Raconte-moi la pierre » réalisé par la MJC