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Un congrès pour se remobiliser. Une exposition pour se remémorer les actions passées

Ce fut une journée très suivie par les militants et les sympathisants que celle de vendredi. La fête de la CGT organisée par l’Union locale aura connu une belle affluence.

Elle a commencé dans une atmosphère studieuse puisque le congrès de l’UL se déroulait du matin jusqu’en fin d’après-midi. Une vingtaine de délégués ont écouté le rapport d’introduction dressé par Francis Guionnet, secrétaire général, retraçant ce que vivent les travailleurs. Il brossa la situation de l’emploi, peu enviable du Chauvinois, parlant des fermetures passées et de celles à venir, dont la laiterie.

Côté salaires, les choses ne sont pas brillantes. Leur niveau est très bas, certaines entreprises ne payant même pas leurs ouvriers au SMIC. La CGT s’élève contre le développement des TUC (au collège, à la maison de retraite, la mairie), une utilisation qui se systématise, empêchant de vraies embauches. La journée d’action du syndicat prévue le 1^er octobre, fut bien sûr évoquée. Cette manifestation régionale reprendra les revendications CGT sur les salaires, les libertés, la protection sociale.

Vers plus de syndiqués

En ce qui concerne la formation, deux axes sont à intensifier. Tout d’abord celle des travailleurs, une formation qui n’existe pratiquement pas sur Chauvigny « ce qui n’est pas motivant pour les salariés ». D’autre part celle des syndicalistes qui doivent suivre plus de stages pour être mieux armés.

Les élections prud’homales du 9 décembre étaient aussi à l’ordre du jour et six candidats ont été désignés sur Chauvigny. Il s'agit de Jacqueline Moreau (Deshoulières) pour l’industrie ; Jacques Devaud (coopérative) pour le commerce ; Paul Venin et Robert Béguin (Poitou-Lait) et Alain Lebeau (Crédit agricole) pour l’agriculture ; Bernard Millet (Deshoulières) pour l’encadrement.

Un large débat sur la syndicalisation s’est instauré entre les participants autour du thème : « Comment s’organiser pour aller vers les entreprises où il n’y a pas de syndicat ». En effet, la CGT a noté que la présence du syndicat dans les entreprises améliore la situation des salariés, alors que souvent les conventions collectives disparaissent dans le cas contraire.

La CGT va se mobiliser pour que les travailleurs se syndiquent : « avant on le faisait plus facilement mais aujourd’hui, à cause de la précarité de l’emploi et de la pression des médias prônant l’individualisme, la démarche se fait moins » notait Francis Guionnet. Ce que relèvera également Georges Pruvost, secrétaire général de l’Institut de l’histoire sociale de la CGT, invité pour inaugurer l’exposition.

« Les marchands de la Révolution »

Francis Martin, secrétaire général de l’UD CGT, Jean-Pierre David, ancien maire de Chauvigny, Bernard Bouchet, président du groupe CGT du Comité régional économique et social, étaient aux côtés de Francis Guionnet qui remercie Michel Combes d’avoir réalisé cette exposition. « L’UL est déjà une vieille dame » dit le secrétaire de la section locale qui retraça son historique avant de laisser la parole à Georges Pruvost (...), Celui-ci, dans un long exposé parla des luttes syndicales héritières de Pelloutier et des Bourses du travail dont il fut secrétaire.

« L’activité historique est un des éléments de l’activité syndicale » rappela Georges Pruvost. Parlant de l’approche du bi-centenaire de la Révolution française, il s’éleva contre la vision que « la droite veut en donner ». Celle d’une vieille histoire. « Nous ne pouvons souscrire à cette démarche alors que nos comités d’entreprise vont être sollicités par les marchands de la Révolution. Il faut faire apparaître que 1789 était une alliance des petits propriétaires dans une France marquée par une lutte des classes intense. L’histoire du syndicalisme du XIX^e a été marquée par la Révolution ».

Puis « prêchant pour sa paroisse », Il parla de « CGT approche historique » un livre qui paraît le mois prochain. Un livre grand public. Avant de lever son verre, Francis Guionnet remit à G. Pruvost et F. Martin une assiette retraçant la naissance de l’UL de Chauvigny. On peut se procurer au prix de 50 F cette céramique de Limoges.

Photo : Georges Pruvost parle du syndicalisme sur fond d’exposition