1351016/10/1987CHATELLERAULT
Grève dans la fonction publique, elle fut annoncée largement et l’on a d’ailleurs pu lire ici ou là qu’elle servirait éventuellement de test au responsables syndicaux tout comme aux politiques... Toutes choses qui firent que l’on attendait une tempête, à tout le moins des mouvements d’importance, ce qui ne se concrétise pas sur le terrain, puisque dans le meilleur cas les pourcentages de grévistes atteignirent péniblement les 65 %, se situant parfois bien en-dessous de cette barre. Conséquence positive pour les usagers, les perturbations auront été particulièrement rares, tant pour les parents d’élèves dans la mesure où il a eu accueil à de très rares exceptions près, que vis à vis du courrier, des télécom, du train, ou de l’électricité. Et si un Châtelleraudais endeuillé familialement put être dépité face à des bureaux de l’état civil fermés, ce qui l’empêcha de faire une déclaration de décès, on sera rassuré de penser que les services hospitaliers ont, eux, fonctionné à plus 95 %... Demi succès, plutôt échec, on penchera dans la plupart des cas pour la seconde solution et cela, semble-t-il, pour plusieurs raisons : d’abord parce que la CGT avait laissé toute liberté aux diverses organisations sectorielles et que celles-ci, qui avaient déjà lancé un mouvement le 1er octobre, n’ont, ou bien pas voulu recommencer, ou bien refusé de se joindre à d’autres syndicats avec lesquels le désaccord s’amplifie à la veille des prud’homales. Par ailleurs, hors la FEN et encore celle-ci ne réussit pas sa percée partout, les autres organisations n’avaient pas demandé d’arrêts de travail dans chaque lieu où elles comptent des adhérents, ce qui fait qu’au total, la situation aura été fort différente d’une ville à une autre.
Enseignement : en tête
C’est dans l’enseignement que la grève se sera faite le plus sentir avec, pour Châtellerault, le plus gros chiffre des grévistes à Jean-Macé, 65 % côté personnel et enseignants, ce qui a posé un petit problème d’accueil ; à Berthelot on comptait 58 % de professeurs en arrêt de travail, soit très légèrement plus qu’au lycée Branly – 55,8 % - les rapports concernant le LEP Branly – 38 % - et le collège George-Sand s’avèrent nettement inférieurs, 40 à 50 % dans le second cas. Enfin, en campagne, on atteignait les 50 % à Saint-Gervais et presqu’autant à Lencloître.
Une moyenne qui porte bien son nom donc, mais il en aura été autrement pour le personnel administratif et de service qui a, lui, connu des situations fort différentes suivant les cas : 70 % de grévistes à Berthelot, 65 % à Jean-Macé, mais seulement guère plus de 30 % à Branly, 40 % à George-Sand et 0 % à Lencloître ou St-Gervais.
Notons encore que l’accueil a été assuré partout, sans gros problème en général, et que certains cours ont même été donnés tout à fait normalement, y compris devant des classes entières... Que les cantines ont fonctionné avec un service de repas froids et qu’il n’y a pas vraiment eu, sauf à Branly, d’absentéisme d'élèves...
Autres secteurs touchés, les PTT, avec seulement 50 % du personnel de service postal - bureau central et facteurs - ce qui fait que le courrier n’a pas été distribué partout... La fonction communale, le personnel de la mairie ayant arrêté le travail pour environ un tiers du total... Les Impôts-recette perception municipale, où l’on aura compté 3 grévistes sur 13 employés... L’hôpital enfin avec le score le plus faible, 225 salariés étant présents contre 17 grévistes.
Enfin, et cela résulte de ce que nous disions en introduction, il n’y aura eu aucun mouvement à la SNCF et à l’EDF.
A la sous-préfecture
Le matin, plusieurs dizaines de salariés du secteur public et nationalisé et appartenant à l’UL CGT, se seront rassemblés à la sous-préfecture pour le dépôt d’une motion « contre la casse orchestrée par le Gouvernement et le patronat (...) », la CGT exigeant « face à l'instauration d’une société sans droit, sans liberté, sans solidarité, sans justice, une revalorisation générale des salaires et traitements avec indexation sur les prix ; la reconnaissance des qualifications ; la création d’emplois, l’arrêt des atteintes aux libertés... ».
De plus le conseil local de la FCPE Berthelot demande une loi programme pour que soit atteint le chiffre de 80 % au bac et la mise en pratique d’une charte de l’école de demain, alors que les enseignants grévistes du collège Descartes – mouvement suivi à 70 % - protestent contre les mauvaises conditions de la rentrée 1987, la surcharge des classes, la suppression d’un poste d’agent…
C.A.
le 29/05/2024 à 18:45
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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