« Retour

1351924/10/1987POITIERS

SÉCU : LA SAGESSE ÉPINGLÉE

La plus grande sagesse du comité des Sages en matière de Sécurité sociale est assurément de ne pas chercher à casser la baraque dans les propositions qu’il vient d’adresser au gouvernement. Mais, au-delà, les réactions divergent sur les propositions exprimées.

Par exemple, l’élargissement de la concurrence, pour le petit risque maladie, aux assurances privées : « On y met le petit doigt et c’est le corps tout entier qui y passe » estime Guy Guérin membre de la commission sociale de la CGT.

« C’est très clair, nous sommes farouchement contre » renchérit Roland Maurel, secrétaire général de la FEN.

« La SS peut tout supporter sans modifier le système » assure Jean Serre, administrateur FO de la Caisse primaire d’assurance maladie, en faisant observer que le prétendu déficit de 87 se traduirait finalement par un équilibre.

Pour le président de l’Union mutualiste Claude Dasriaux, l’important est que la Sécurité sociale ne se désengage pas « sinon nous irions vers un système à deux vitesses ».

Autre point de divergence : rationalisation de la gestion des hôpitaux publics dans le sens d’une diminution des effectifs salariés. Possible ? « En théorie, admet le porte-parole de FO, mais que fera-t-on des cas sociaux qui entraînent parfois des doublements de postes ? On les enverra à la Sécurité sociale ? ».

Pour M. Moinard, directeur adjoint du CHU, les sages ont eu tort de faire l’impasse sur la planification qui peut éviter les débauches d’équipements et la nécessaire harmonisation des règles budgétaires entre le public et le privé. « Le libéralisme, estime-t-il s’arrête là où commence le recours à la collectivité publique...

En ce qui concerne les réductions d’effectifs, le directeur adjoint du CHU n’y croit pas vraiment dans la mesure où les gains que pourront réaliser l’allégement de la paperasserie ou l’informatisation devront aller aux services médicaux. « L’ordinateur, estime-t-il, ne remplacera jamais l’infirmière ».

Mais ce qui soulève le plus beau tollé, c’est assurément le relèvement de l’âge de la retraite. « Non, non et non ! » martèle FO. « Une atteinte grave qu’on ne saurait tolérer » renchérit la FEN. « Là, ils poussent vraiment ! ironise la CGT en demandant si c’est ainsi qu’on réduira le chômage ».

Tout n’est pas jugé aussi négatif puisqu’il est par exemple des médecins pour penser qu’il faut renforcer la sélection à l’entrée des facultés de médecine (le Dr Langlois, président du Conseil de l’Ordre) pour faciliter l’installation des jeunes praticiens. Il est aussi des représentants d’associations familiales qui jugent souhaitable d’intégrer les prestations dans le revenu imposable à la condition qu’elles soient les mêmes pour tous. Accord aussi pour le déplafonnement des salaires devant servir de base au calcul des cotisations et le recours à la fiscalisation sur l’ensemble des revenus. « Y compris les revenus financiers ? », demande, méfiante, la CGT.

Convergences, divergences... Les propositions des Sages ont encore de beaux jours... si elles échappent à l’enterrement de première classe !

Michel Lévêque.

 

le 04/06/2024 à 08:18

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

réforme, retraite, hôpital

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation