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« Aujourd’hui, déplore un employé, on nous demande de faire plus avec moins de personnel ». Et d’illustrer son propos par la parabole du Lavoir : « Il s’agit de construire un nouvel édifice avec les pierres de l’ancien sans démolir celui-ci ! ».

C’est l’un des sujets de préoccupation qui était à l’origine de la journée nationale de grève lancée hier par la CFDT, FO, le SND-CGC (et la CFTC mais uniquement à la BNP). A Poitiers, elle s’est traduite par un rassemblement matinal sous les parapluies, place Leclerc, et un arrêt de travail observé, selon les intéressés, à 40 % au Crédit Lyonnais, à 70 % à la BNP, à 60 % à la Société générale (à noter que les personnels de la Banque de France et du Crédit agricole, régis par d’autres statuts, n’étaient pas concernés). Conséquence pour le public : certains bureaux périodiques sont restés fermés.

Pour l’employé de banque le « problème essentiel », c’est l’aggravation des conditions de travail engendrée par le lancement de produits nouveaux tels que l’assurance vie ou l’assurance retraite et la réduction des emplois. « Celle-ci n’est pas spectaculaire, estime un délégué syndical, elle se fait progressivement à l’occasion des mutations ou des départs à la retraite, mais il n’en résulte pas moins, pour nous, une augmentation de la charge de travail (et pour nos banques des bénéfices accrus!) ».

De l’avis des employés, les privatisations - condamnées au nom du service public par la CFDT et FO – n’arrangent rien. Elles engendrent un surcroît de travail important avec le placement des titres, l’ouverture de nouveaux comptes, la gestion des petits portefeuilles, la multiplication des ordres de bourse… Avec, en ligne de mire, une rentabilité à outrance dont risquent de pâtir les clients eux-mêmes.

Selon les grévistes poitevins, une prise de conscience chez les employés, exige un changement de mentalité. Fini le temps où on leur laissait croire qu’ils étaient au-dessus des autres.

Photo : Rassemblement sous la pluie, hier matin, pour les employés de banque de la place de Poitiers