1355327/11/1987POITIERS
« + 3,5 % des suffrages à la SNCF, tous les sièges remportés chez Schlumberger... la CFDT a le vent en poupe », estime son secrétaire départemental (et régional) France Joubert. Aussi aborde-t-il cette consultation prud’homale avec confiance en espérant améliorer sa seconde place de 1982 (qui, sur Poitiers, était d’ailleurs une première place et lui avait valu la présidence).
Après un mandat qu’elle juge positif, même si les salariés n’ont pas toujours gagné - il y a de toute évidence des cas indéfendables - la CFDT s’est lancée dans la campagne avec un style bien à elle : d’abord en recrutant le maximum autorisé de candidats (84 soit le double des sièges à pourvoir) en formant ces candidats et en développant des thèmes : salarié en agriculture, caissière de supermarché, immigré ... Avec toujours dans l’idée que l’entreprise change, se modernise, et qu’il faut changer avec elle. A partir de là, trois actions prioritaires ont été définies :
- obtention de nouveaux droits pour permettre une plus large participation des salariés dans l’entreprise ;
- défense des acquis dans un libéralisme ambiant qui encourage les chefs d’entreprise à une remise en question. « Mais pas une défense bornée, précise France Joubert ; il cite, à titre d’exemple, le travail de nuit des femmes qui n’est pas un sujet tabou pour la CFDT ;
- prise en compte de la responsabilité individuelle. « Nous disons aux salariés, rapporte le secrétaire départemental : vous avez des choses à exprimer, prenez vos responsabilités et nous vous défendrons. La défense individuelle n’est pas incompatible avec la défense collective ».
France Joubert attire d’autre part l’attention sur l’intérêt du contrat dans l’entreprise. « Les conseillers prud’homaux devront être plus des conseillers du contractuel que du légal. Le droit de grève, le droit du travail, OK, mais un contrat d’entreprise c’est très important également, surtout quand il va plus loin que la convention collective ».
Sur la prud’homie elle-même enfin, la CFDT a des souhaits à formuler. Elle voudrait qu’elle puisse se saisir des litiges collectifs en cas de licenciements par exemple, que le défenseur syndical soit mieux considéré et l’institution mieux reconnue. Pourquoi ne pas imaginer, à cet effet, une cour d’appel spécifiquement prud’homale ?
le 04/06/2024 à 11:14
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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