« Retour

1355827/11/1987CHATELLERAULT

ISOREX : VERS L’ÉPREUVE DE FORCE

C’est vers le pourrissement d’une situation déjà particulièrement floue que l’on semble se diriger en cette usine d’Isorex où il n’y a guère plus de huit jours, régnait le plus grand calme.

Côté syndical on s’interroge sur le silence de la direction générale, qui, depuis le début du conflit, refuse obstinément de parler de façon claire et publique.

Au lieu de réunir très régulièrement le CE pour parler de l’avenir, on convoque, indique la CGT, les salariés « de façon individuelle ; dans certains cas on leur propose des mutations, dans d’autres on leur promet qu’eux ne seront pas concernés par les licenciements ». De quoi diviser les employés dont une partie s’est retrouvée jeudi matin dans l’usine pour une assemblée générale du personnel dirigée par la CGT.

Le syndicat a mis en garde tous ceux à qui l’on a fait des propositions, et souligne que « dans les sites dont il a été question pour des mutations, on a, il y a peu, effectué des licenciements, ou bien certains vont avoir lieu ! ».

Qu’est-ce que tout cela signifie donc ?, s’indignent les délégués qui ne savent plus à qui se vouer. Ils envisagent maintenant des ripostes. Et nous indiquent qu’après avoir fait nommer un expert comptable, la société Secafi, de Nantes, Ils vont « saisir toutes les instances juridiques compétentes pour faire respecter les décisions judiciaires toujours en vigueur depuis la reprise d’Isorex par Pinault ». Décisions qui, on le sait, portaient entre autres sur le non licenciement du personnel durant une période donnée.

A l'heure où les employés dans leur grande majorité sont payés par l’entreprise pour rester chez eux, ces derniers se demandent si ce surcroît de dépenses non productives s’ajoutant au passif s’élevant par avance à plusieurs millions de francs, et au stock non vendu, n’amènera pas, un jour ou l’autre, à ce dépôt de bilan de l’entreprise, dont il est question depuis déjà quelque temps. Une possibilité qui permettrait, ainsi que le soulignait dernièrement Francis Martin, de l’UD CGT, devant le personnel, « à Pinault de garder le brevet « Triply » qui semble beaucoup l’intéresser en se débarrassant dans le même temps d’une partie du personnel et en faisant fabriquer ailleurs ».

Signalons à ce propos que les pouvoirs publics ne l’entendent pas forcément de cette oreille, notamment Mme Cresson qui dispose toujours de la carte Séribo, non utilisée à ce jour. Une bonne carte si elle se confirmait dans la mesure où, à l’origine, le personnel Isorex d’Isoroy était repris dans son ensemble…

En attendant, les délégués vont rencontrer ce jour Me Grandon, sénateur et vice-président du conseil général, ainsi que le chargé de mission de M. Monory. Et ils vont essayer d’en savoir plus, le directeur général d’Isoroy notamment n’a toujours pas donné le rapport des commissaires aux comptes, ce qu’il devait faire dans les 48 heures, avait-il promis… il y a une semaine.

Côté direction locale, qui répond à toute demande d’interview : « il n’y a pas de déclaration à l’heure actuelle ».

Parallèlement, l’affaire risque de prendre une autre ampleur : « toutes les unités, les structures concernées par la profession du bois vont se mobiliser sur le problème Isorex », nous a-t-on dit.

C Aumon

 

 

le 04/06/2024 à 11:23

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

groupe, restructuration, licenciement, pouvoirs publics

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation