1358512/12/1987POITIERS
Depuis quinze jours, des employés de la Banque de France sont en grève. Par petits groupes, ils occupent les locaux de la rue des Carmélites. La nuit de vendredi à samedi fut pour la poignée de grévistes « de garde » la plus longue, la plus angoissante.
Le directeur de l’établissement avait donné un ultimatum : si la dizaine de grévistes n’avaient pas quitté la banque à 22 h 30, les CRS les en délogeraient.
A 22 heures : un petit groupe vient s’entretenir avec la presse devant les grilles. Une nouvelle fois l’intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFTC et SNA) explique le pourquoi de cette grève. A Poitiers, 150 emplois ne seront pas remplacés après les départs à la retraite en raison de la réforme informatique des titres. D’autres emplois seront peu à peu supprimés. Et les syndicats craignent à terme la disparition du centre administratif de Poitiers.
22 h 10 : la radio annonce que les policiers encerclent la Banque de France de Paris. Les Poitevins décident alors de réintégrer leur poste. Mais là coup de théâtre, le gardien refuse de les laisser rentrer. Après quelques palabres, ils peuvent à nouveau pénétrer dans la banque.
22 h 30 : pas de forces de l’ordre dans les rues adjacentes. Des compagnons de grève se présentent à la porte d’entrée. Ils doivent montrer patte blanche. Le climat est tendu ; la nuit incertaine. La longue veille des grévistes de la Banque de France commence…
M-C Bernard
le 04/06/2024 à 14:15
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
banque, grève, occupation, unité, police
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org