1359016/12/1987POITIERS
Ils étaient une bonne centaine dans la salle d’audience du tribunal d’instance et près de 150 dans la rue à scander « Liberté syndicale ». Les militants CGT étaient venus hier après-midi soutenir leur camarade, Michel Diot, reconnu coupable d’avoir peint des inscriptions sur la chaussée à la faveur de la fête départementale de la CGT.
Le président Daniau, en prononçant le verdict, 400 F d’amende, a soulevé un tollé de protestations et de slogans (« Justice de classe », « Pasqua en prison », « Le fascisme ne passera pas ») de la part des militants aux écharpes rouges. L’atmosphère bon enfant du début se mua en sentiment général de rancœur. Les manifestants se sont retirés bruyamment du tribunal de police en laissant autocollants et illusions.
Avant de partir en défilé vers la Préfecture en passant par le centre-ville, les militants, ont été harangués par Francis Martin, secrétaire fédéral de l’UD, qui dénonça une « justice à deux vitesses ». « N’importe lequel d’entre nous peut être condamné pour des inscriptions alors que les assassins de Lucien Barbier courent toujours, alors que chaque jour la Bourse du travail est barbouillée ».
Et d’inciter les militants à venir soutenir le 14 janvier prochain Patrick Bélivier, un autre adhérent de la CGT appelé à comparaître devant le tribunal correctionnel pour avoir, prétend l’accusation, téléphoné de nuit à son patron.
Quant à la condamnation de Michel Diot (« un recul de la Justice mais un geste très grave »), le responsable syndical commente sous les applaudissements : « On n’a pas encore décidé si on paiera ».
le 04/06/2024 à 14:49
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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