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1359417/12/1987LOUDUN

HOWARD-ROTOVATOR : 70 LICENCIEMENTS

A Loudun, les employés concernés recevront leurs lettres ce matin. Et d’autres mises au chômage pourraient suivre...

A Loudun, ce matin, la nouvelle n’éclatera sans doute pas comme une bombe ; ici, on savait en effet depuis quelque temps que les choses ne tournaient pas aussi bien qu’il aurait fallu à l’entreprise Howard-Rotavator, une unité d’un groupe international, rachetée aux Anglais d’Howard Machinery en 86 par une société danoise. Déjà, en 84-85, l’effectif qui comptait quelque 400 personnes lors d’une époque florissante où l’on parlait exportations et chiffre d’affaires multiplié - 150 millions de francs en 83 - avait été revu à la baisse, grâce à l’utilisation de diverses formules, départs volontaires et contrats FNE entre autres... On était ainsi passé à 300 personnes dans le cadre de la production d’engins agricoles toujours, machines à vendanger d’une part et houes rotatives de l’autre.

Un marché qui fut assez porteur pour permettre les investissements lourds mais qui devait à son tour ressentir les effets de la crise depuis trois années environ. Une crise qui s’explique fort bien, selon le directeur des ventes France que nous avons contacté, par un marasme agricole qui fait qu’aujourd’hui, chez les cultivateurs, il n’est pas question d’engager des sommes importantes pour l’achat d’un matériel qui, nécessairement, augmenterait les prix de revient...

Cela alors que c’est justement sur ce point qu’ils se battent afin d’atteindre la plus grande compétitivité. Seul, le strict nécessaire est ainsi acquis, ce qui, côté usines de matériels a amené une stagnation avant la régression : en France, note notre interlocuteur, le marché de la machine à vendanger a diminué de 50 % en 5 ans, tandis que l’on enregistrait une baisse du quart des achats de « matériels de sols ». Un marasme qui, d’ailleurs, ne serait pas particulièrement propre à la France, laquelle apparaitrait même comme légèrement privilégiée par rapport à ses voisins, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, ce qui peut montrer l’étendue du désastre général !

Dans ce cadre à Howard Loudun où l’on vend à 60 % en France et 40 % à l’exportation, il a fallu trouver des solutions, cela d’autant que la baisse du dollar s’est ajoutée aux marchés européens peu porteurs ; les syndicats ont proposé un partage du travail, la direction a semble-t-il préféré les licenciements secs : ce matin, 70 salariés recevront la lettre leur indiquant qu’ils n’appartiennent désormais plus à l’entreprise. Une saignée particulièrement grave dans une micro-région comme le Loudunais où les chiffres peuvent s’inverser brutalement suite à un seul problème, et qui, indique-t-on ici et là, pourrait n’être qu’une première mesure. Il est en effet aussi question de 20 à 30 licenciements début ou courant d’année 88, l’objectif étant d’arriver au chiffre de 200 salariés qui serait alors atteint.

Cela à moins que d’ici là ne réagissent des syndicats qui sont restés particulièrement discrets… et un maire-ministre qui peut posséder quelques cartes maîtresses en réserve !

 

 

le 04/06/2024 à 15:00

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

métallurgie, agricole, groupe, licenciement

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