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Jeudi après-midi, une délégation du personnel d’Isorex s’est rendue à la sous-préfecture. En cette veille de fête, cette démarche prenait une signification d’autant plus grande pour des travailleurs menacés par le chômage. Tandis que leurs camarades attendaient dans la rue en compagnie de M. Lucas, secrétaire de l’Union locale CGT, plusieurs de leurs représentants étaient reçus par M. Blanchou, sous-préfet.

Ils ont fait état au représentant du gouvernement de la situation préoccupante des employés qui n’ont pas signé leur demande de départ volontaire. D’autre part, ils ont réitéré leur souhait de voir se créer avec le groupe Pinault ou dans le groupe Pinault une unité permettant de transformer les panneaux Triply et de sauver ainsi des emplois.

Les délégués souhaitent toujours une table ronde, mais rien n’indique pour l’instant qu’ils obtiennent satisfaction sur ce plan. Par contre, il est possible qu’une délégation du personnel soit reçue la semaine prochaine au cabinet de M. Seguin, ministre des Affaires sociales, pour discuter du plan social.

Pour l’instant 22 personnes auraient signé leur demande de départ volontaire. A ce sujet, plusieurs employés nous ont déclaré dans la rue être l’objet de pressions à la faveur de coups de téléphone à leur domicile pour les inviter à partir.

Les élus du personnel déplorent d’autre part d’être tenus à l’écart des discussions ayant lieu au plus haut niveau sur l’avenir de l’entreprise. Ils considèrent qu’il s’agit d’un mépris des hommes en tant que travailleurs et citoyens. Pour eux et pour l’Union locale CGT, présents sur le terrain, la position est inchangée : il faut obliger le groupe Pinault à tenir ses engagements pris devant le tribunal de commerce de Poitiers, à savoir le maintien des emplois sur le site.

Ils considèrent également que le groupe à 70 % français, qui a bénéficié de subventions de pouvoirs publics grâce à l’argent des contribuables, a les moyens de faire tourner l’usine. Ils souhaitent qu’en cette période de fête tous les Châtelleraudais leur manifestent leur solidarité dans leur lutte. D’ailleurs, les responsables du personnel ont déjà reçu des encouragements dans ce sens en recueillant sur le marché une centaine de signatures à une pétition ainsi libellée : « Je soutiens la lutte des travailleurs d’Isorex pour leur emploi et l’emploi à Châtellerault ».

Indiquons qu’une manifestation de soutien aura lieu jeudi 31 décembre avec l’appui des délégations des autres entreprises châtelleraudaises à l’appel de la CGT.

Photo : La détermination reste ferme