1360705/01/1988CHAUVIGNY
Le 31 décembre dernier, la laiterie du Talbat a fermé ses portes. « Encore une entreprise et cinquante-quatre emplois en moins sur Chauvigny et ceci dans l’indifférence totale des responsables agricoles, des élus de la ville, du département », déplore la section CGT de la laiterie. Elle met en cause les quotas laitiers mais « en partie seulement. Trop de beurre, trop de lait nous dit-on, alors que tous les soirs, les télévisions nous montrent des visages d’enfants mourant de faim. Dans notre pays, des millions de gens, des chômeurs vivent dans la plus grande précarité pour certains, obligés d’aller aux Restos du cœur. Les décisions de Bruxelles avalisées par F. Guillaume, ministre de l’Agriculture, sont graves pour les industries de transformation, pour les salariés des laiteries et pour les petits producteurs de lait du Poitou-Charentes. Ce n’est pas notre région qui est responsable des excédents laitiers ».
Pour la CGT, les objectifs de baisse de la collecte laitière dans les années à venir vont encore aggraver la situation des laiteries et de leurs salariés. « Ce qui veut dire que les fermetures d'entreprises ne vont qu'augmenter en entraînant de nouveaux licenciements ».
Mais les quotas ne sont pas les seuls responsables pour les représentants CGT de la laiterie qui déplorent que dans la région, les dirigeants n’aient pas su moderniser leurs entreprises à temps. Enfin ils s’adressent « à ceux qui s’écriaient vaniteusement il a quelques jours dans la presse “Sauvons la laiterie” nous leur disons : un peu de respect envers des gens qui ont travaillé pour certains 15, 25, 30 ans et plus et qui aujourd’hui en ont gros sur le cœur de quitter leur outil de travail. L’orgueil, la parade n’ont jamais solutionné les vrais problèmes mais seulement la simplicité, l’efficacité et le travail.
La fermeture de la laiterie est un mauvais coup porté à l’emploi à Chauvigny, aux salariés obligés de se déplacer vers Sain t-Cyr, Cloué ou Dangé, allongeant les journées de travail, et occasionnant des frais de transport, diminuant d’autant les salaires qui sont bas. Pour beaucoup, les sacrifices seront durs, et ce sont toujours les mêmes qui trinquent ».
le 10/06/2024 à 15:18
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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