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1363814/09/1944POITIERS

UNE CONFÉRENCE SYNDICALE OUVRIÈRE S’EST TENUE DIMANCHE À POITIERS

Une conférence syndicale ouvrière s’est tenue dimanche matin, 10 septembre, dans les locaux de la Bourse du Travail de Poitiers. Une centaine de représentants des syndicats ouvriers et des anciens syndicats des fonctionnaires et agents des services publics assistaient à cette conférence qui fut présidée par M. Jules Pouilloux, du syndicat des instituteurs, assisté de M. Belliard de la métallurgie et Paillé, des cheminots. Le secrétaire général de l’Union des syndicats, Henri Souchaud, fit un long exposé de l’action clandestine menée par les organisations et les militants syndicalistes. Il préconisa le regroupement syndical avec l’apport de toutes les tendances et montra le rôle des militants ouvriers au sein du CDL.

Une commission chargée d’examiner la question des salaires a été désignée et se réunira dès demain.

A l’issue de cette réunion un ordre du jour que nous reproduisons ci-après a été voté par acclamations et une délégation nombreuse s’est rendue au cimetière de la Pierre-Levée déposer une gerbe sur la tombe de Pierre Madelrieu, l’une des nombreuses victimes de la Gestapo à Poitiers.

L’ordre du jour

La conférence des organisations syndicales ouvrières qui s’est tenue le dimanche 10 septembre à la Bourse du Travail, a voté la résolution suivante :

« Les représentants ouvriers, employés, agents des services publics et fonctionnaires de Poitiers, saluent les glorieuses armées alliées et les Forces françaises de l’Intérieur qui, en coopération étroite achèvent de libérer notre pays et poursuivent l’ennemi jusqu’à la victoire totale ;

« Ils s’inclinent avec respect devant la mémoire de tous ceux qui sont tombés en héros pour que triomphe la liberté contre toutes les forces d’oppression et de barbarie.

« Le peuple français et la classe ouvrière en particulier on pris une grande part dans la résistance active contre la barbarie nazie pour oublier que la nation toute entière à contracté une dette de solidarité envers ceux qui ont été victimes de cette barbarie. D’ores et déjà elle assure les enfants et parents de fusillés et déportés de sa solidarité active et agissante ;

« La Conférence ne saurait manquer de saluer celui qui, dans les jours les plus sombres n’a jamais désespéré de la Patrie et de la France, elle adresse donc au Président Charles de Gaulle l’expression de sa reconnaissance et de l’admiration des travailleurs manuels et intellectuels de Poitiers.

« La libération du territoire qui survient après la débâcle d’un régime odieux, impose à la classe ouvrière des devoirs nouveaux, notamment la nécessité d’une collaboration étroite avec tous les organismes de libération qui doivent châtier les traitres et réorganiser la vie économique du pays ;

« Pour ce faire la Conférence décide de hâter le regroupement syndical lequel doit se réaliser avec la volonté tenace de chacun et le souci constant du respect des convictions particulières !

« Le syndicalisme de demain aura une tâche immense à remplir, mais en attendant la réorganisation des syndicats et celle de la CGT, la conférence demande à ses membres ou (?) qui déjà siègent dans les différents comités ou conseils de libération, d’œuvrer très rapidement et avec énergie et de rompre notamment avec les méthodes anciennes qui faillirent conduire à la ruine notre pays et le régime républicain ;

« L’épuration nécessaire mais juste, l’organisation du ravitaillement, le réemploi de la main-d’œuvre, la mise en route de travaux de reconstruction, l’aménagement des salaires et traitements, la stabilisation des prix et la diminution du coût de la vie, l’organisation de la solidarité aux victimes de la guerre, devront tout particulièrement retenir l’attention des membres ouvriers auxquels la conférence fait confiance pour œuvrer dans le sens du relèvement national.

« Après une épreuve de quatre années et les malheurs de toutes sortes, l’union de tous les Français s’avère indispensable pour le salut de la Patrie, un effort moral et physique sera probablement nécessaire à notre relèvement mais les travailleurs de toutes catégories, ouvriers et fonctionnaires, tous animés d’un esprit de justice sociale se déclarent prêts à faire leur devoir pour que vivent la France, la République et la Liberté ».

 

 

le 11/06/2024 à 21:56

Source : Le libre Poitou

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