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A Parthenay, le congrès régional de la CFDT a fait le point sur son action. Ce n’est pas le tout de travailler. Il faut le faire savoir

Notre base militante se rétrécit, notre champ d’actions et de propositions dans tous les domaines s’élargit. Cette constatation réaliste d’un délégué prononcée hier à la première journée du congrès régional de la CFDT à Parthenay résume l’une des préoccupations les plus importantes des dirigeants. France Joubert, le secrétaire régional a eu des mots très forts en commentant son rapport d’activité qui constate une stabilité sans plus de l’audience de la CFDT parmi les travailleurs (23 % des suffrages aux élections prud’homales). « Nous sommes perçus comme des gens sympathiques c’est très bien. Comme des gens qui travaillent et suivent les dossiers c’est très bien. Comme des gens qui ont des idées et qui les appliquent c’est très bien. Mais aujourd’hui, il faut le faire savoir. Ne pas avoir peur de montrer aux autres travailleurs les résultats de nos actions. Sinon le risque de marginalisation est clair et net ».

En admonestant ainsi les délégués (71 % de participation à cette première journée pour un congrès décentralisé) France Joubert ne cédait aucun point sur la stratégie de la CFDT. S’il s'agit de parler aussi fort et clair que FO ou la CGT il n’est pas question d’agir comme eux. En langage imagé France Joubert explique : « Nous, nous ne pratiquons pas la politique du gâteau à partager, mais nous voulons faire le gâteau ». Cette attitude est naturellement moins spectaculaire moins médiatique que la revendication pure et simple. Dans ce choix difficile, la CFDT Poitou-Charentes entend se rapprocher au plus près des besoins de ses adhérents et des travailleurs pour l’action revendicative, certes, mais aussi pour toutes les actions de formations, de reconversions, de prise en compte du chômage des jeunes, des retraités, etc.

Les inquiétudes des « opéables »

Un tel discours n’est évidemment pas forcément rassurant pour la base. Et pourtant elle a besoin d’être rassurée. Les délégués de la Vienne, de Charente et Charente-Maritime, notamment l’ont bien expliqué. Dans le bassin de La Rochelle durement frappé, le travail de base commence à porter ses fruits selon les délégués présents où la CFDT après le conflit de La Pallice, progresse de 0,7 %. En Charente et en Vienne les délégués ont évoqué, les problèmes posés par les offres publiques d’achat (télémécanique, Rémy Martin...) et toutes celles où l’on en est au stade des rumeurs. Là encore, la CFDT entend se montrer constructive et n’entend pas jouer la politique de l’autruche. En substance, les responsables régionaux disent :

« Étudions le dossier, regardons ce qui se passe, allons voir du côté des autres boîtes dans le même cas, contactons ceux des sociétés, qui réalisent ces opérations… ».

Car la CFDT entend bien poursuivre, au plus près des préoccupations de la base son action constructive et à l’écoute des évolutions à venir « et qui sont inéluctables ». Voilà pourquoi, quoi qu’en pense les délégués PTT de la Vienne, le congrès régional a prévu toute une journée de débats et de réflexions sur le thème de l’Europe. « C’est loin des préoccupations des salariés de base », ont-ils reproché. Pas tant que cela si l’on regarde la manière dont agissent à l’horizon 92 les syndicalistes italiens par exemple. Il en sera beaucoup question en cette deuxième journée de congrès à l’allure d’un nouveau recentrage.

François Lemarchand