0136221/08/1924VIENNE
Notre confrère parisien le « Bulletin des Halles » vient de publier l’étude ci-après sur l’industrie – spéciale à la Vienne – des peaux d’oies, que nous croyons de nature à intéresser nos lecteurs.
La fourrure du cygne ayant été de tout temps et restant toujours très recherchée, plusieurs correspondant nous demande de vouloir bien leur indiquer le lieu le plus approprié à ce genre d’élevage ainsi que les particularités de cette industrie spéciale.
C’est en effet une véritable industrie que celle que pratiquent tous les éleveurs dans la région de Poitiers. A en croire certaines rumeurs ce serait des Hollandais qui auraient introduit cette spécialité dans le Poitou.
Les éleveurs de l’endroit s’y sont vite familiarisés. Comme de juste leurs efforts se sont portés vers l’obtention d’une race ayant les plus grandes qualités en vue de donner des peaux analogues à celles des véritables peaux de cygnes.
L’oie blanche du Poitou est née de cette émulation et comme il était de rigueur, le caractère type a été homologué par plusieurs éleveurs de l’endroit ayant à leur tête M. Garnier, le directeur des services agricoles de la Vienne. (…)
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Les peaux après avoir été travaillées comme indiqué plus haut, sont étendues sur des planches. On les fixe au moyen de petites pointes (45 en moyenne par peau).
Ces peaux sont ensuite mises à sécher dans des greniers pendant une période variant de dix à quinze jours. Déclouées ensuite et empilées par douzaines, elles sont vendues à des industriels qui les mégissent, les dépoussièrent et les préparent pour leur donner blancheur et aspect vaporeux.
Les grosses plumes des ailes et de la queue sont employées par les modistes. Les plumes du jabot, appelées coquilles, servent à faire des parures.
Les plumes de la queue servent à faire des boas, d’autres, les goths, des cure-dents, d’autres encore, les plus mauvaises, des plumeaux.
Une belle peau a une réelle valeur qui atteint jusqu’à vingt francs.
Si l’on compte que la carcasse est envoyées aux halles où elle se vend un bon prix (il varie de 7 à 10 frs le kilog) et que cette viande pèse en moyenne 75 à 80 % de l’animal, on juge de suite le profit que l’on retire de cet élevage.
L’oie donne, en effet, encore environ 300 grammes de coquille et 100 grammes de duvet dans les plumées qui sont faites avant son sacrifice.
Il n’est pas étonnant que cette industrie tend de jour en jour à prendre une extension plus grande.
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La société d’aviculture du Poitou qui est née de ce mouvement a donc un réel avenir devant elle dans une région où l’élevage rapporte si gros. La deuxième exposition, qui a eu lieu en mai dernier avec grand concours spécial d’oies blanches du Poitou, prouve qu’elle n’a pas perdu de temps et a su tirer parti de toutes les circonstances favorables.
Bulletin des Halles
le 27/05/2020 à 17:48
Source : L'Avenir de la Vienne
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