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Ce n’est pas une surprise ! Le référendum organisé hier à l’usine Télémécanique de Chasseneuil (comme dans toutes les unités du groupe) a donné un vote massif en faveur de Framatome. Sur 415 salariés, on a compté 393 votants et 374 suffrages exprimés. L’option Framatome a enregistré 371 voix et l’option Schneider 3 voix seulement.

A noter le caractère exceptionnel de cette consultation qui s’est déroulée en présence de M^e Crouigneau. Elle avait été décidée par le directoire du groupe pour faire pièce aux accusations du P-DG de Schneider selon lesquelles l’action au sein de Télémécanique était conduite par quelques meneurs. Le législateur a prévu de recourir à cette procédure dans quelques cas précis se rapportant, notamment aux accords collectifs. M. Jean Savatier, professeur de droit social à la faculté de sciences économiques, cite à ce propos un référendum célèbre lancé il y a une dizaine d’années à EDF après une tentative de limitation du droit de grève. En l’occurence, et pour autant qu’on admette le principe démocratique, il juge la consultation « assez logique » si on a su l’accompagner d’une information suffisante. Ce qui est le cas dans cette entreprise où la participation a été poussée très loin. Du côté syndical, on relève aussi un certain accord malgré l’opposition de la CFDT (au niveau national) et une réserve de la CGT qui aurait préféré le vote blanc.

Dans les jours qui viennent, la pression ne semble pas devoir se relâcher. Tant du côté des repreneurs éventuels qui attendent le 27 mai, date retenue pour la décision de la Commission des opérations de bourse, qu’à l’intérieur du groupe où l’on ne se prive pas de mettre son grain de sel dans la campagne d’affichage des présidentielles. En apposant par exemple sur les affiches de François Mitterand des affiches ainsi libellées : « Peux-t-il accepter que les hommes soient vendus avec les murs ? ». Le président sortant a devancé sur ce point les électeurs en stigmatisant les OPA sauvages dans sa fameuse « lettres à tous les Français ».

Photo : On a voté hier à l’usine Télémécanique