1373811/05/1988POITIERS
Rien ne va plus à la Société poitevine de nettoiement qui assure, pour le compte du district de Poitiers, le ramassage et le traitement des ordures ménagères et industrielles. Après un débrayage lundi, les 70 employés se sont mis en grève hier matin, laissant les bennes au garage et les poubelles pleines dans les rues. La SPN dépend du groupe Nicollin qui a son siège à Saint-Fons (Rhône) et compte treize sociétés de même nature en France. Or, les employés de Poitiers se sont aperçus récemment qu’il existait des écarts de salaires importants d’une ville à l’autre. Elle est d’environ 1.000 F avec Montpellier par exemple. D’où ce mouvement visant à obtenir un rattrapage.
Mais sur leur cahier de revendication, les éboueurs ont également porté d’autres points : en particulier l’étalement des vacances pour permettre aux pères de famille d’en passer au moins une partie avec leurs enfants. Ils demandent aussi un raccourcissement des tournées pour qu’elles puissent tenir dans les horaires prévus (elles ont été rallongées le 1er janvier à la suite de la suppression de deux camions) et un matériel mieux adapté aux besoins de la collecte des déchets industriels.
Dès hier matin, des négociations ont pu s’engager entre les représentants de la CGT, de FO et de la CFDT et M. Louis Nicollin, représentant la direction (qui est par ailleurs président du club de football professionnel de Montpellier).
Elles se sont poursuivies toute la journée mais apparemment sans résultat puisque, hier soir, un piquet de grève était mis en place. « Nous sommes en grève illimitée », nous précisait hier soir Henri Bruneau, délégué CGT. « Nous avons un peu gagné sur les congés mais pratiquement rien sur les salaires. On nous a proposé seulement une prime annuelle de 700 F mais elle est insuffisante.
Il faut savoir que chez nous un ouvrier qui a 25 ans d’ancienneté gagne 5.500 F au lieu de 6.500 F à 7 ou 8.000 F dans les autres dépôts.
Précisons que la concession de la collecte des ordures à une société privée date de 25 ans.
Photo : Les éboueurs groupés devant leur benne hier au dépôt de Saint-Eloi
le 24/06/2024 à 19:42
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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