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1373913/05/1988POITIERS

LES ÉBOUEURS RETROUVENT LE CHEMIN DES POUBELLES

Le mouvement de grève déclenché mardi chez les éboueurs de la Société poitevine de nettoiement a fait long feu. Dès mercredi après-midi, en fait, une partie du personnel avait repris le travail. Jeudi, les services du nettoiement ont intensifié leur action et l’on s’acheminait vendredi matin vers une reprise totale. Les négociations engagées avec la direction ont semble-t-il débouché au finish sur un déblocage de la situation.

M. Besseron, directeur local, a fait le point en indiquant que les congés seraient désormais étalés sur quatre mois d’été au lieu de six pour répondre à la demande du personnel et qu’en ce qui concerne les rémunérations, la direction générale a proposé une majoration de 700 F bruts de la prime annuelle vacances (elle est actuellement de 1.200 F).

Pour les salaires proprement dits, la question a été reportée à l’automne où se tiendront des négociations. Reste qu’il y a peu à espérer, selon M. Besseron, dans la mesure où les salaires pratiqués sont supérieurs à la convention collective nationale. A titre d’exemple, précisons qu’un ripeur (agent effectuant la collecte) gagne 5.700 F après douze ans d’ancienneté et un chauffeur, 6.370 F. Les salaires sont plus élevés dans les autres sociétés du groupe Nicollin ? « Peut-être, répond le directeur, mais cela dépend des marchés conclus, différents d’une ville à l’autre ».

Il ajoute que c’est la première grève enregistrée dans la société depuis sa création en 1962.

La municipalité de Poitiers n’était pas directement concernée par ce mouvement puisque la SPN est une société privée prestataire de service. Néanmoins, elle se tient naturellement informée : « Si les négociations n’aboutissaient pas, nous avait indiqué Jacques Santrot, député-maire, nous verrions vendredi (c’est-à-dire aujourd’hui) quelles mesures d’hygiène pourraient être prises....

Du côté de la direction de la SPN on s’apprêtait également à régler le problème provisoirement. En effet si la grève s’était prolongée, il aurait été envisagé de faire venir du personnel employé dans les services urbains des autres filiales du groupe Nicollin.

Reste que du côté syndical, cette reprise du travail s’accompagne d’un sentiment de petite amertume aussi bien à FO qu’à la CGT. Ce sont plus les problèmes sociaux entraînés par les journées de grève que l’avancement des discussions qui semblent avoir mis fin au conflit.

 

 

le 24/06/2024 à 19:55

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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