1383319/10/1988POITIERS
Il était un petit salaire (bis) ; qui n’avait Ja-Ja-Jamais augmenté (bis) ; ohé, ohé, ohé, ohé Rocard ; on ne veut pas rester à l’écart ; ohé, ohé Rocard ; on veut tout de suite notre part.
L’humeur revendicative fait aussi bon ménage avec la bonne humeur. Les chœurs de la CGT rivalisent avec ceux de l’Armée rouge. A cela près que les bravos ne vont pas aux chanteurs du jour mais aux travailleurs en lutte : aux infirmières, aux Renault, aux personnels de la tour Eiffel « qui ont, par une grève menée dans l’unité, obtenu une belle victoire ».
EDF, PTE, Équipement, Sécu... les fonctionnaires prennent à leur tour le train des revendications, conduit hier par la CGT et qui a rassemblé quelque 300 personnes entre Blossac et la préfecture.
« Attendre demain ! ». Pas question. Le syndicat refuse de reprendre le refrain des pouvoirs publics. Dans les rues de Poitiers, les voix de la CGT préfèrent scander : A l’hôpital, y a trop de travail ; à l’extérieur, y a trop de chômage ».
Et pour ceux qui travaillent, la CGT réclame « des salaires décents, des grilles et des déroulements de carrière digne des qualifications et des responsabilités ». Bref, les travailleurs et les fonctionnaires en particulier, veulent être reconnus.
La CGT met « le turbo des luttes » et propose de « cimenter les revendications ». Aujourd’hui et surtout demain, jeudi, la CGT continuera l’action.
Grève diversement suivie
Le mouvement de grève lancé hier par la CGT a été diversement suivi dans le secteur public. Les personnels de la Sécu (41 % de grévistes) et d’EDF-GDF (33 %) ont été les plus en pointe, de même que les Finances (15 à 18 %) et certains services des Postes (50 % de grévistes au centre de tri). A la SNCF (10 %), chez les communaux (1 %) ou encore chez les hospitaliers (2%), le mouvement est resté plus confidentiel.
A noter qu’ici ou là, quelques coupures de courant ont été constatées, notamment à Poitiers et Châtellerault à la suite des débrayages à EDF.
Dans le privé, quelques rares entreprises ont été touchées : la SOCHATA à Châtellerault (30 % de grévistes), Aigle-Hutchinson (5 %), la filière papier-carton (8 %)...
Jeudi nouvelle journée d’action
La CGT reste mobilisée. Jeudi, le syndicat organise un rassemblement à 14 h à la Maison du peuple de Poitiers « afin de déterminer les modalités des actions à poursuivre au quotidien ».
Dans la Vienne, la FEN s’associe à la CGT pour cette journée, tandis que les autres syndicats (CFDT, CFTC, CGC, FO), appellent eux aussi l’ensemble des travailleurs du secteur public à se mobiliser jeudi autour d’un ensemble de revendications.
Voici quelques prises de position à l'occasion de cette journée :
- la Confédération nationale des groupements autonomes de l’Éducation nationale réclame « la nécessaire revalorisation, tant morale que matérielle, de la fonction d’enseignant » ;
- la CFTC-PTE demande, entre autres, l’arrêt des suppressions d’emplois ;
- le Syndicat national des chercheurs scientifiques (FEN) s’inquiète de « la mort douce » de la recherche française et réclame d’urgence une programmation pluriannuelle des moyens et des postes, une augmentation des salaires… ;- la CGT-PTE demande, parmi toute une panoplie de revendications, un 13e mois pour tous et 1.500 F mensuels « en rattrapage des pertes subies depuis 1982 » ;
- le Syndicat général des personnels de l’Éducation nationale CGT déplore le manque de postes « de plus en plus criant » et souligne le cas du lycée du Bois-d’Amour à Poitiers où « la création de cinq postes au minimum serait nécessaire » ;
- FO invite l’ensemble des salariés de la fonction publique à rejoindre « la manifestation commune, à 10 h à la Maison du peuple à Poitiers, avec un défilé jusqu’à la préfecture. Le syndicat insiste : « II est faux d’affirmer que les salaires et ceux des agents de la fonction publique en particulier seraient facteur d’inflation et de faiblesse du franc... ». Et de préciser : « Les fonctionnaires n’attendront pas six mois. C’est tout de suite qu’ils veulent des négociations sérieuses ».
- Bertrand Royer, secrétaire de la section de Poitiers du PCF, rappelle que les communistes soutiennent les actions des personnels hospitaliers, des fonctionnaires, des salariés du public et du privé. « Leurs propositions épousent le même choix : la vie contre la bourse ! C’est le choix de l’avenir ».
- la Fédération générale des retraités de la fonction publique s’associe au mouvement et dénonce « la dégradation du pouvoir d’achat des fonctionnaires en activité ».
Les policiers aussi...
La Fédération autonome des syndicats de police (FASP) appelle ses adhérents actifs et retraités à se rassembler jeudi 20 octobre à 11 h devant la préfecture. Les dernières rencontres avec le ministre de la Fonction publique n’ont pas abouti, précise le syndicat, Devant cet état de fait, la FASP dénonce « le peu de considération de la part du gouvernement à l’égard des fonctionnaires actifs et retraités dont le pouvoir d’achat ne cesse de se dégrader depuis plusieurs années ».
Photo : La CGT a réuni quelque 300 manifestants dans les rues de Poitiers
le 02/07/2024 à 13:37
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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