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L’habituelle tranquillité montmorillonnaise a été quelque peu troublée, hier, par les mouvements de grève qui ont affecté l’hôpital, la gare, les établissements scolaires... Globalement, le mouvement a été plutôt bien suivi.

Ce sont les hospitaliers qui ont entamé les « hostilités » en manifestant, en foule, devant les grilles du centre hospitalier de Montmorillon dés 7 heures, dans le vent frais de l’aube. On connait leurs revendications générales que l’on peut résumer ainsi : « La rigueur, ça suffit ! ».

Le syndicat FO qui, à Montmorillon, mène le mouvement de protestation a mis l’accent, hier, sur l’oubli dans lequel sont laissées les catégories non infirmières : aides-soignants auxquels ont été proposées des primes au mérite qui ne toucheraient que quelques personnes en fin de carrière, agents de services hospitaliers auxquels aucune proposition n’a été faite ; agents de services para-médicaux (laborantins, préparateurs, kinésithérapeutes), qui n’ont obtenu qu’un rendez-vous pour janvier 1989, tout comme les agents administratifs « de base » (ouvriers d’entretien, commis, agents de bureaux)...

Toutefois, à Montmorillon, d’après FO, le problème vital reste le manque d’effectifs et la situation difficile de 30 auxiliaires affectés aux remplacements, ballotés en horaires et en services. FO réclame leur titularisation. Une titularisation d’autant plus nécessaire qu’un service de « maison de retraite » va être bientôt transformé en service de « long séjour » pour personnes invalides, donc exigeant un travail bien plus contraignant.

« Si aucune création de poste n’est accordée par le ministère, 130 malades ne seront surveillés, la nuit, que par une infirmière et une aide-soignante », assure FO.

Enfin, FO s’élève contre le fait que les établissements privés comme la nouvelle résidence pour personnes âgées de Montmorillon soient financés sur fonds public : la Ville aurait accordé 500.000 F pour le terrain et le Département 800.000 F pour le bâtiment. « Alors que les hôpitaux manquent de moyens cruellement... ».

FO admet, cependant, qu’un premier pas a été fait et que « la mesure envisagée de formation des agents à l’intérieur de l’hôpital est raisonnable ».

Le LEPA aussi

Quant au maire de Montmorillon, président du conseil d’administration de l’hôpital, il a reçu, hier, une délégation d’infirmiers.

Au LEPA et au CFPPA qui lui est rattaché, 70 % environ du personnel enseignant étaient en grève hier et 25 % du personnel administratif. Les membres du personnel en grève « attendent autre chose que des éloges sur la qualité de leur travail », ont-ils déclaré. En faisant grève ils exigent : une ré-indexation de leurs salaires sur les prix, un rattrapage des pertes subies depuis 1982 (environ 10 % par an), une première tranche de revalorisation pour toutes les catégories et des moyens en personnel correspondant aux exigences des réformes pédagogiques engagées.

Au lycée-collège Jean-Moulin, le mouvement a été également bien suivi : 75 % de grévistes chez les enseignants au lycée ; 100 % chez les surveillants ; 10 % chez les agents et moins de 10 % parmi le personnel administratif. Au collège, 20 professeurs ont fait grève sur 36, soit 55 % tandis que tous les maîtres d’internat étaient en grève.

Les élèves (à peu près 50 % des effectifs normaux) ont bien sûr, était accueillis.

Au LEP Raoul-Mortier, le taux des grévistes, tous personnels confondus, a été de 44,7 %. Là, c’est le personnel administratif et le personnel de service qui ont participé le plus largement au mouvement.

A la poste de Montmorillon, la grève n’a pratiquement pas perturbé la distribution du courrier : une tournée seulement sur 14 n’a pu être faite. Quant aux guichets, ils étaient ouverts normalement.

Photo : Les infirmières toujours aussi déterminées