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1384710/11/1988NAINTRÉ

LA LUTTE SUR TOUS LES FRONTS

C’est le leitmotiv du 52e congrès de l’Union départementale CGT avec punch et... lourdeurs

L’Union départementale CGT de la Vienne rassemble mercredi et jeudi quelque 250 participants à son congrès tenu dans une salle des fêtes de Naintré, commune qui n’a pas été franchement choisie au hasard. Au regard d’un duel des plus âpres entre le maire actuel, socialiste et le conseiller général du coin, Robert Sauvion, d’étiquette communiste.

Mercredi matin, tout commence par la déclaration d’ouverture du secrétaire général départemental, Francis Martin, qui va, trois heures durant, pas moins, lire un rapport de quelque 75 pages, sans interruption, 75 pages qui seront offertes au journaliste pour s’en extraire la substantifique moelle. Avouons qu’il y a là, et pour les délégués et pour les rapporteurs de faits, un peu beaucoup et même trop. Ceci étant dit, alors que l’auteur du rapport n’a de cesse de montrer que la presse quotidienne ne raconte que mensonges et calomnies, et qu’il n’est de bonne information que celle qui provient de ses sources. A lui. Étrange idée de la liberté d’information...

Pour aller vers l’information et ce qui a été débattu deux jours en compagnie d'Alphonse Véronèse, secrétaire confédéral ; Jean-Pierre Jallais, représentant la région ; Francis Martin, secrétaire de l’UD et Bernard Larcher, Gilles Lucas, Francis Levasseur, organisateurs et membres de l’Union locale.

Au plus près des aspirations

« Congrès ancré dans le présent, mais aussi tourné vers l’avenir avec des décisions importantes à prendre pour les trois ans », Francis Martin a lancé l’idée que même si l’on peut se considérer heureux de résultats relativement satisfaisants - élections diverses - il faut absolument voir plus loin. Avec un objectif premier, la lutte plus que jamais. A l’heure où les coordinations se multiplient et où les organisations syndicales se voient menacées du pire. Il demeure particulièrement important d’être présent sur le terrain. Alors on tente des actions tous azymuts. Qui passent par le domaine politique, « la lutte pour la paix, le désarmement, l’indépendance nationale, les libertés, la démocratie » et se félicitent du recul de l’apartheid en Afrique du Sud, de la perestroïka en URSS. Par le domaine économique aussi, quand il s'agit « de coller au plus près des aspirations de chacun », cela afin d’aller vers quelque chose de plus global, « une conscience élevée dans le monde du travail ».

Dès lors, on aura beau jeu de dénoncer tout ce qui va mal, réalités d’une époque où le chômage atteint des sommets – 25.000 personnes touchées sur la Vienne, un taux de 14 % à Châtellerault : on parlera de l’Europe comme d’un facteur d’aggravation de crise puisque, dit-on, « s’établissent des zones d’hégémonie, la RFA sur l’Europe et l’Afrique, le Japon sur l’Asie, et évidemment les USA, qui tirent toutes les ficelles ». Cette « Europe du grand capital », la France, note Francis Martin, « y rentre en chemise et la corde au cou... ». Cela alors que les désastres semblant s’accumuler pour la centrale d’Henri Krazucki : les chômeurs en moins du dernier trimestre ? L’amélioration des chiffres du commerce extérieur ? Ce n’est à l’évidence pas le sujet du jour qui, lui, s’axe plutôt sur le combat anti-syndical (4 fois de plus de licenciements de salariés protégés en trois ans) et la nécessaire neutralisation de l’idée de travailleurs « capitalistes », à qui sont promis actionnariat et intéressement qui ne peuvent être que « marché de dupes ».

Perte de pouvoir d’achat – on parle de 10 % depuis 1985 -, argent qui existe pourtant (60 milliards de francs ont été versés en 1988 pour rembourser l’emprunt Giscard) ; il demeure que pendant ce temps les grandes entreprises disparaissent du département et l’on notera à ce propos que si l’on compte 54 de 100 à 500 ouvriers, il n’y en a que 9 de plus de 500 et 0 de plus de mille !

Solution ? Agir ! Mobiliser. Dans toutes les couches de la société avec des efforts tout particuliers vers les cadres, ingénieurs, techniciens, les employés aussi, certains secteurs publics. Pour renforcer un mouvement qui puisse lancer des actions et parce que « seuls on n’arrive pas au résultat »… fut-ce même avec une importante coordination. La voie est désormais tracée. Qui passe, pour l’UD CGT, par l’éclatement d’un chiffre : ces quatre mille et quelques adhérents, plutôt en recul, qu’il faut nécessairement multiplier. Vite. Face aux inorganisés. Et ne serait-ce que pour survivre.

Claude Aumon

Photo : Francis Martin, 3 heures d(intervention sur un dossier de 70 pages

 

 

le 03/07/2024 à 08:06

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

congrès, orientation, syndicalisation

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