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1385324/11/1988POITIERS

GRÈVE AUBIN : LE TOUR DES CADRES

Patrick Chatet réintégré, l’encadrement contre-attaque...

Ce matin, Patrick Chatet, employé à l’imprimerie Aubin à Ligugé, a réintégré son poste de travail. Rappelons qu’à la suite d’un mouvement de grève le 18 octobre dernier, ce délégué syndical CGT avait été mis à pied. La direction avait entamé une procédure de licenciement (...).

Hier, l’Inspection du travail a rendu son verdict : elle a donné un avis défavorable à la mesure de licenciement.

Cette nouvelle a bien évidemment réjoui la CGT. Ce succès est dû pour elle « à la faiblesse du dossier accusateur, aux protestations de plus en plus vives des travailleurs et de leurs syndicats, à la solidarité grandissante qui s’est exprimée notamment le 22 novembre ».

L’Union départementale appelle cependant à demeurer vigilants afin que la réintégration de Patrick Chatet ne soit entravée par qui que ce soit et à « exiger le retrait des plaintes déposées par les membres de l’encadrement ».

La réaction de l’encadrement

Mais les cadres justement n’ont pas l’air décidés à baisser les bras. Hier, ils ont même contre-attaqué après avoir eu connaissance de la décision de l’Inspection du travail. Les 30 membres de l’encadrement de l’imprimerie Aubin sont allés en début d’après-midi à la Direction du travail, rue Gay-Lussac à la ZAC de Beaulieu. Une délégation a rencontré un représentant de cet organisme. Ils ont accompli une démarche similaire à la préfecture.

Les cadres demandent que l’Inspection du travail revienne sur sa décision. En effet, ils estiment que Patrick Chatet est coupable d’un délit de séquestration commis le 21 octobre à l'encontre de deux cadres de l’entreprise. Une attitude qu’ils jugent inadmissible.

« Compte tenu de la gravité des faits et du trouble causé dans l’entreprise par de tels agissements, écrivent les cadres dans un communiqué, le personnel d’encadrement a décidé de cesser le travail, considérant que son autorité ne peut plus s’exercer et que tout dialogue et avancée sociale sont impossibles... ».

Pour sa part, l’Union générale des Ingénieurs, cadres et techniciens CGT entend bien se démarquer d’une telle action. Elle voit là une manœuvre déguisée de la direction. Selon elle, les cadres « prennent ainsi le risque de priver les salariés de l’entreprise de leur travail en n’hésitant pas, par ailleurs, à subtiliser les plannings de travail ».

L’UGICT-CGT appelle l’ensemble des salariés « à ne pas tomber dans le piège tendu par la direction, qui consiste uniquement, en divisant, à étouffer leur mouvement revendicatif ».

Photo : Une délégation des cadres à la Direction du travail

 

 

le 03/07/2024 à 08:18

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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